PhiloPapy

Premier traitement par thème autour d'un texte d'Alain.

Première approche d'un travail par DOSSIER qui sera employé cette année par regroupement d'articles anciens et récents.

Le texte d'Alain sera ensuite placé, avec d'autres, dans "Oeuvres-philo" (AUTEURS / Alain)

NB.

En début d'année, les articles seront parsemés de conseils de méthode qui iront ensuite en décroissant.

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Alain  : philosophie  : textes PUF

livre 1 page 173

Chez ALAIN, philosophe français du début du XX° siècle, dans ses «Propos», les titres peuvent renvoyer à des choses concrètes de la vie courante («  Maux de tête», «  Étiquettes  » ...) ou être plus philosophiques («  Penser, parler  », «  Se savoir esprit  », (Danse et mythe  » …)

Mais un traitement d'informations plus ou moins standardisé peut être appliqué sur chaque texte, comme dans l'exemple suivant.

Version A  : 1° lecture parcours avec essai de saisie de l'idée directrice et repérage des principaux mots-clés, crayon à la main.

Penser, c’est se retenir de parler.

Nous restons enfants devant le langage. Si l'on a un peu réfléchi sur les racines des mots, sur leur parenté, sur leur résonance, sur les métaphores qui y sont enfermées, sur la vertu des liaisons, sur les doctrines que font les mots par leur enchaînement coutumier, enfin sur les marques que les grands auteurs y ont imprimées, on découvre que nul homme ne sait tout à fait bien ce qu'il dit. Cependant les hommes parlent, et jurent de ce qu'ils ont dit. Ils écrivent et s'en tiennent à ce qu'ils ont écrit, plus ou moins ingénieux à le transformer selon les disputes, juristes algébristes, selon leurs moyens. Mais souvent cette terre stérile des signes a bu la pensée comme le sable boit l'eau. Quand une addition est posée, une machine la ferait ; ce n'est point penser ; c'est plutôt s'interdire de penser. Que dire alors des discours précipités, sinon qu'ils ne cessent de recouvrir une pensée qui est sur le point de naître ? Certes on sauve beaucoup en s'accordant aux autres ; mais ces discours ajustés ne sont encore que des exercices, comme Platon la vu, et destinés, comme il le montre dans l'immortel Parménide, à couvrir le champ entier des affirmations possibles, de façon que le disciple soit indifférent à toutes. Ces précautions, encore mieux que la prudence vulgaire, doivent ramener quelquefois l'homme à cette position équilibrée et silencieuse, où, le voile des signes tombant avec les passions, l'objet se montre. En ce même Platon, où l'on voit que les discussions serrées vont toujours à effacer un discours téméraire, les pensées réelles se développent par de tout autres moyens, parfaites déjà en leur première expression, comme des filles du silence. En bref, si, comme plusieurs l'ont dit, penser c'est se retenir d'agir, c'est aussi se retenir de parler.

S.B.A. 337 (N.R.F)

En une dizaine de lignes, expliciter cette idée directrice (actuellement saisie) avant de passer à la version B.

Ce logo veut dire  : arrêt obligatoire avant lecture de réponses à des questions préalables ou pause relaxation, respiration, quelques mouvements ... après une importante phase de travail. Il est d'ailleurs assez explicite.

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Version B. lecture analyse, avec des annotations (explications ou commentaires.)

Dans le programme du bac.  : thème plus habituellement appelé  : «la pensée et le langage».

Problématique centrale dans la philosophie actuelle, avec l'imagerie mentale par IRM. et les recherches sur la maladie d'Alzheimer, le coma, l'anesthésie … Référence à l'actualité  : importante dans l'exploration des idées.

Titre  : idée générale provocatrice.

Penser, c’est se retenir de parler.

Mais explicitation immédiate.

Nous restons enfants devant le langage.

Plusieurs raisons invoquées correspondant aux relations en réseau entre les mots (lexicales, syntaxiques, sémantiques … - nomenclature utile -)

Si l'on a un peu réfléchi

sur les racines des mots,

sur leur parenté,

sur leur résonance,

sur les métaphores y sont enfermés,

sur les liaisons,

sur la vertu des liaisons,

sur les doctrines que font les mots par leur enchaînement coutumier,

enfin sur les marques que les grands auteurs y ont imprimées,

suite de  : Si l'on a un peu réfléchi, (après une longue énumération de raisons)

conclusion tirée  : sur une nouvelle idée générale provocatrice.

on découvre que nul homme ne sait tout à fait bien ce qu'il dit.

Ou bien c'est un constat banal.

Ou bien c'est une rude problématique à propos du langage  ; il faudra y revenir dans le chapitre portant ce titre.

idem pour les deux phrases suivantes en deux propositions  : technique de la juxtaposition.

Cependant les hommes parlent, et jurent de ce qu'ils ont dit.

Ils écrivent et s'en tiennent à ce qu'ils ont écrit, plus ou moins ingénieux à le transformer selon les disputes, juristes algébristes, selon leurs moyens.

Mais souvent cette terre stérile des signes a bu la pensée comme le sable boit l'eau.

Possibilité que l'emploi des signes de la langue occulte la pensée.

Quand une addition est posée, une machine la ferait ; ce n'est point penser ; c'est plutôt s'interdire de penser.

Allusion à la machine à calculer de Pascal.Prise en relais des mécanismes comme en informatique et en cybernétique,

Que dire alors des discours précipités, sinon qu'ils ne cessent de recouvrir une pensée qui est sur le point de naître ?

À l'attention des hommes politiques et des publicitaires. (référence à l'actualité comme moyen de philosopher.)

Certes on sauve beaucoup en s'accordant aux autres ; mais ces discours ajustés ne sont encore que des exercices, comme Platon la vu, et destinés, comme il le montre dans l'immortel Parménide, à couvrir le champ entier des affirmations possibles, de façon que le disciple soit indifférent à toutes.

Visée de la totalité, mais à condition d'éviter les lieux communs.

Pour pouvoir atteindre vraiment «  l'objet  ». comme dans la Caverne de Platon.

Et aussi les «  obstacles épistémologiques  » de Bachelard. Avec, parmi eux, l'expérience personnelle et le langage)

Ces précautions, encore mieux que la prudence vulgaire, doivent ramener quelquefois l'homme à cette position équilibrée et silencieuse, où, le voile des signes tombant avec les passions, l'objet se montre. En ce même Platon, où l'on voit que les discussions serrées vont toujours à effacer un discours téméraire, les pensées réelles se développent par de tout autres moyens, parfaites déjà en leur première expression, comme des filles du silence.

Conclusion cette fois justifiée sur des arguments.

En bref, si, comme plusieurs l'ont dit, penser c'est se retenir d'agir, c'est aussi se retenir de parler.

Thématique importante qu'il faudra poursuivre et reprendre.

Voilà pour une première approche, sur texte, de ce que pourrait être la philosophie.

Méthode  :

• chaque phrase, chaque mot mérite attention et réflexion.

• à toi maintenant d'organiser tes connaissances et tes notes écrites pour pouvoir les exploiter en cours d'année.

Comme nous allons le faire en ouvrant le dossier  : «  LANGAGE  ».

en continuant par exemple, par un autre texte  d'Alain: «  Penser, c'est parler à soi  » à seulement lire et comprendre globalement aujourd'hui puis à reprendre dans «  Oeuvres-philo  ».

Note 3 procédés employés ou employables  :

• en extension sur des points particuliers, comme  : Propos d'Alain, citations, sujets du Bac. Etc.

• intègre progressivement le vocabulaire philosophiqueet les manières de traiter les idées (comme Alain, par exemple – plus tard, tu préfèreras peut-être la manière Platon, Descartes, Kant ou Sartre … On verra.)

• en suivant une œuvre complète,

• en te concentrant par regroupement d'informations sur un thème précis.

   

Excuse-moi pour l'ajout fréquent de conseils pédagogiques,