"Se savoir esprit" Alain
Texte placé dans PhiloPpay / Entretien avant d'être versé dans le blog Oeuvres-philo
Alain
Version A : lecture-parcours / repérages.
Projet:recherche des fondements (archè).
Se savoir esprit.
La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument ; car noblesse oblige. Il n'y a rien d'autre dans la morale, que le sentiment de la dignité. Tout dérive du respect que j'ai pour moi-même, pour l'Esprit absolu et pour mes semblables, en qui je reconnais le même esprit. Au reste, la moralité consiste justement à juger l'existence, (comme nous l'avons fait dans les lettres précédentes), et a juger qu'elle est de peu, et qu'elle ne doit pas commander. L'immoralité n'est autre chose que la soumission à l'existence, aux circonstances, aux choses de peu dont dépend notre durée et que le vulgaire appelle notre destin. Le destin pour un esprit qui se sait esprit, est tout autre. C'est d'interroger, comme on dit, la volonté de Dieu, qui n'est autre que notre propre être. Faire ce qu'on veut est le bien. Pourvu qu'on sache vouloir. Et toute vertu consiste dans cette tension, dans cette résistance aux petits tyrans, comme disaient les Stoïciens, justement célèbres pour avoir été longtemps les conservateurs de la moralité. Kant, ici encore, ne fut que retrouver l'idée commune de la personne humaine, volonté profondément cachée souvent à elle-même, et infaillible législatrice des mœurs. La loi morale est la loi dictée par une profonde volonté de la personne ; elle n'a point d'égard aux choses, mais seulement aux personnes.
LS 63
Version B : analyse / commentaires.
Se savoir esprit.
Fondement solide à condition d'accepter le principe suivant ?
« Tout dérive ... le même esprit. »
Esprit → esprit → en moi → chez les autres.
La morale consiste à se savoir esprit et, à ce titre, obligé absolument ; car noblesse oblige.
Si oui, c'est une « noblesse » - au plus haut sens du terme – donc obligation ABSOLUE.
Obligation : conséquence inéluctable,
Il n'y a rien d'autre dans la morale, que le sentiment de la dignité.
la dignité : autre point d'appui (projet : recherche ds fondements.)
Tout dérive du respect que j'ai pour moi-même, pour l'Esprit absolu et pour mes semblables, en qui je reconnais le même esprit.
Ces termes et ce principe étant au sommet, on juge l'existence à minima (de peu ; elle ne doit pas commander)
Thème souvent repris : la tyrannie des passions.
Au reste, la moralité consiste justement à juger l'existence, (comme nous l'avons fait dans les lettres précédentes), et a juger qu'elle est de peu, et qu'elle ne doit pas commander.
Thème récurrent chez Alain : il faut un commandement, un gouvernement : l'Esprit / l'esprit
Équivalent de l'âme dans la religion catholique.
Hiérarchisation et transposition sont des procédés courants de la réflexion philosophique : l'homme comme être de l'au-delà,
Quand on analyse bien la situation, on s'aperçoit que c'est une tendance naturelle de notre être de se porter vers l'extérieur, dès la naissance. Un peu comme les vaches qui trouvent l'herbe du talus, hors enclos, meilleure que celle de la pâture
L'immoralité n'est autre chose que la soumission à l'existence, aux circonstances, aux choses de peu dont dépend notre durée et que le vulgaire appelle notre destin.
Refuser « la soumission à l'existence » est un thème majeur de la philosophie d'Alain : plusieurs Propos tournent autour du « refus » : du sommeil, du repos, de l'inconscient (comme démission de l'esprit).
Le destin pour un esprit qui se sait esprit, est tout autre. C'est d'interroger, comme on dit, la volonté de Dieu, qui n'est autre que notre propre être.
A l'opposé, il faut s'éveiller, s'interroger .. C'est « notre être » = la volonté de Dieu. (cf, le couple : Esprit / esprit)
Faire ce qu'on veut est le bien. Pourvu qu'on sache vouloir.
La règle est simple : savoir vouloir = vouloir le bien.
« La volonté » autre thème important, avec l'intellect et même supérieure à lui.
Le reste : l'affectif, les passions, les tyrans du corps … est mis au rencart.
D'où cette définition de la « vertu » avec deux références irrécusables : les Stoïciens, Kant ...
Et toute vertu consiste dans cette tension, dans cette résistance aux petits tyrans, comme disaient les Stoïciens, justement célèbres pour avoir été longtemps les conservateurs de la moralité.
La volonté comme pouvoir législatif.
Kant, ici encore, ne fut que retrouver l'idée commune de la personne humaine, volonté profondément cachée souvent à elle-même, et infaillible législatrice des mœurs.
D'où une définition-conclusion de « la loi morale »
La loi morale est la loi dictée par une profonde volonté de la personne ; elle n'a point d'égard aux choses, mais seulement aux personnes.
Ainsi, une cohérence est établie entre tous les éléments du tableau qu'Alain appelait « se savoir esprit. »
On a ici rassemblées les principales idées directrices de sa philosophie, (parfois qualifiée d'intellectualiste).
Maintenant à toi de lire, relire, noter, transformer en texte ou schéma personnel, à ta manière, ce qui doit pouvoir te servir à rédiger une dissertation.
Exemple de travaux complémentaire : rechercher dans les listes de citations et de sujets du bac. qui se trouvent sur le Blog PhiloPapy.com.
Par exemple.
Il n’y a rien d’autre dans la morale que le sentiment de la dignité. |
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Le devoir est une conduite qui, dans un cas difficile, se présente à l’esprit comme ayant une valeur universelle. Le devoir est obligatoire, mais non forcé. |
Vertu. C’est la puissance de vouloir et d’agir contre ce qui plaît ou déplaît. |
Accompagnement.
Rentrée : terminale Philo.
Explication d’une démarche sur les blogs entourant PhiloPapy.
« L’accompagnement » mode pédagogique adopté par moi, avec avantages et inconvénients de la communication par l'écrit sur blog ou internet.
Essais pour penser avec ou comme toi pour que tu apprennes à penser par toi-même des faits ou exemples, problèmes, informations, connaissances thèses ...
Comme tu peux le constater immédiatement : dans les lignes qui précèdent, nous ne sommes pas en dialogue, face à face, avec usage de la parole, de gestes, de mimiques comme en classe ... Là on peut rester en phase par ces moyens pour bien nous comprendre. Ici, malgré mon souci constant de t'aider, je suis obligé de produire un mixte de contenus et de méthode, d'informations que tu devras comprendre et apprendre mélangées à des conseils d'application. Ceci sans compte les problèmes soulevés par la présentation en textes et en phrases.
Si tu veux essayer un premier échantillon, ouvre l’article de PhiloPapy. com, intitulé : « Marathon, slalom … pas une rivière tranquille … »
ActeMoral
Chercher des exemples d'application sur l'ensemble du schéma ou par secteurs.
A droite, problème technique dû à la conversion en
image.jepg
lire : fins buts évaluation conséquences sanctions
ajouter "contraintes", comme ce soir et dans toute action ... même morale.
Tiens le coup ... plus que 15 jours.
ActeMoral2
A quelques jours de l’examen, ne plus se focaliser sur les contenus mais faire fonctionner la turbine sous les cheveux pour qu’elle soit au top le lundi matin, avec 48 h de repos complet samedi et dimanche.
Acte moral ?
Phase de recherche des idées, en dissertation.
Il faut revenir sans cesse sur ce thème pour en explorer et en mobiliser toutes les dimensions.
Pour le remplissage de cet article, je me suis laissé aller à un libre vagabondage en partant du titre et en ne me posant comme règle pas trop contraignante que de noter d’une manière lapidaire ce qui se rapporte à cet acte et à sa problématique dès qu’on ajoute « moral » ou « éthique »
En allant à la ligne à chaque idée un peu nouvelle ou différente, je me suis aperçu que je formais une sorte d’arbre qui n’était pas sans évoquer la structure interne d’une pyramide.
Ci-dessous, j’essaie le mode « centrer » pour voir ce que ça donne.
Partir d'une vue synthétique du thème ou du problème
Comme dans l’article sur le « schéma directeur »
Dérouler ensuite les sous ensembles dépendant de ce tronc pour former une sorte de pyramide avec ces des suites des cavités …
Sous ensembles exploitables, pouvant constituer des chaînes, des associations … utilisables en dissertation
Épée de Damoclès suspendue :
La "vraie" morale ? ? ?
Cadre et environnement
Moi / acte / autrui
Des faits des règles us et coutumes
Des tribunaux des prisons
Environnement prescripteur / juge / pouvoir exécutif
Sanctions peines ou récompenses ?
Sinon conscience individuelle : religieuse ou universelle
Sur une base de réciprocité ou de contrat
Sur des orientations / une organisation
Sans obligatoires ni sanctions possibles ?
Appui ou base ou fondement : un vécu
Exemple Rauh « l’expérience morale »
Parcours du mouvement es idées :
Idéalisme / épicurisme / stoïcisme / hédonisme …
Commandements divins avec Paradis ou Enfer à la clé …
Universalité / devoir / Humanisme / Existentialisme
Et univers où les enfants sont torturés …
(Camus : la Peste : absurdité » contre religiosité
Problématique :
Départ du problème éthique : à la source, c’est souvent une question d’opposition(s).
Je vois un problème de l'action humaine...ténébreuse affaire dont l'origine est en deux propositions que voici conjointes : comment se peut-il que nous puissions faire ce qui nous répugne et ne pas faire ce qui nous séduit ? (Valéry)
L’obéissance au devoir est une résistance à soi-même. (Bergson)
Le devoir est ce qui est contraire à la nature. (Schopenhauer)
Nous croyons que (...) tout ce qui est mauvais, terrible tyrannique en l’homme, ce qui tient en lui du fauve et du serpent, sert aussi le bien, Nous croyons autant à l’élévation de l’espèce « homme » qu'à son contraire. (Nietzsche)
(mais c’est bien une question de « croyances »)
Partir de la réalité :
Le mal est un certain bien. (St Thomas d'Aquin)
(Psychologiquement : nous recherchons le plaisir plutôt que la douleur : un mal – moralement - peut être un bien – psychologiquement - : ambiguïté du mot « bien » en tant que « valeur. Sinon ni désirs ni tentations = ni problématique éthique.)
Une excessive pauvreté est nuisible à l’exercice de la vertu. (St Thomas)
(Marx aurait pu signer la formule _ à rapprocher des suivantes.)
Les institutions ; aides ou tromperies ?
La religion est " l’opium du peuple". (Marx)
L’homme pauvre possède un dieu riche. (Feuerbach)
Est-on responsable ?
L’homme est ce par quoi les valeurs arrivent dans le monde. (Sartre)
La chute originelle c'est l'existence d'un autre. (Sartre)
On ne fait pas ce qu’on veut et pourtant on est responsable de ce qu’on est ; voilà le fait. (Sartre)
On ne fait pas ce qu’on veut et pourtant on est responsable de ce qu’on est. (Sartre)
Universalité de la conscience : la notion de « personne » et de loi.
(La recherche philosophique des « fondements », pour Kant, ce sont les mots, la langue.)
(La recherche des Universaux, le Nominalisme sont de la même veine : vessie ou lanterne ? A chacun de choisir selon le type d’argumentation qui lui plaît.)
Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen. (Kant)
Il n’y a donc qu’un impératif catégorique, et c’est celui-ci : Agis uniquement d’après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu’elle devienne une loi universelle. (Kant)
Il est (…) au fond des âmes un principe inné, de justice et de vertu, sur lequel, malgré nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe sur je donne le nom de conscience. (Kant)
La conscience morale n‘est pas quelque chose que l’on soit susceptible d’acquérir, et il n’y a pas de devoir ordonnant de se procurer cette conscience ; mais tout homme, en tant qu’être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience. (Kant)
Le devoir est la nécessité d’accomplir une action par respect pour la loi. (Kant)
Le droit c'est: «l'ensemble des conditions qui permettent à la liberté de chacun de s'accorder avec la liberté de tous. (Kant)
Analogie :
Dans la mesure où chacun est reconnu comme une essence libre, il est une personne. C’est pourquoi le principe du droit peut s’énoncer de cette manière : chacun doit être traité par autrui comme une personne. (Hegel)
A l’opposé :
Fouille en dedans. C’est en dedans qu’est la source du bien et elle peut jaillir sans cesse si tu fouilles toujours. (Marc Aurèle)
(Ou en se fiant à l’intellect)
La morale consiste à se savoir esprit et à ce titre obligé absolument, car noblesse oblige. (Alain)
Mais :
Il est plus facile de prêcher la morale que de la fonder. (Schopenhauer)
Principe religieux :
Aime et fais ce que tu veux, (St Augustin)
Aime ton prochain comme toi-même. (Evangile)
(Difficile de trouver des objections, mais …)
Je ne fais pas le bien que je veux, tandis que je fais le mal que je ne veux pas. (St Paul)
Je vois ce qui est le mieux et je l’approuve; mais j’accomplis le pire. (Ovide)
(réalisme)
Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer. (La Rochefoucauld)
La morale existe : nécessairement : pouvoir et contre-pouvoir.
Les actes de moralité sont impossibles et cependant réels. (Schopenhauer)
Le droit est l’intermède des forces. (Valéry)
La loi, la peur du gendarme ou « vraie morale » ?
La liberté consiste à ne dépendre que des lois. (Valéry)
Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. (Montesquieu)
La justice est ce doute sur le droit qui sauve le droit. (Alain
(La meilleure formule, c’est le contrat personnellement assumé)
L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté. (Rousseau)
(Le dernier mot revient à la philosophie ?)
La vraie morale ne s’occupe pas de ce que nous pensons et voulons, mais de ce que nous faisons. (Trotski)
La vraie morale se moque de la morale ; c'est-à-dire que la morale du jugement se moque de la morale de l’esprit - qui est sans règles. (Pascal)
Si l’on recherche en quoi consiste précisément le plus grand bien de tous, qui doit être la fin de tout système de législation, on trouvera qu’il se réduit à deux objets principaux, la liberté et l’égalité. (Rousseau)
Fin de la Pyramide :
On l'aura vu dans le schéma de l’acte moral puis pour la responsabilité, dans le mythe de Gygès, par exemple, pour qu'il y ait qualification morale, il faut au minimum la présence d'autrui.
Au mieux ou au pire : son implication.
Mais on sent immédiatement que d’autres conditions doivent s'ajouter. On peut entrer dans un magasin sans être accusé de vol.
Il faut une action qualifiée d'immorale par une instance civile, officielle jugeant au nom de valeurs, de règles ou de normes bafouées.
Les trois premières conditions sont faciles à poser : un moi, un autrui et une action publique.
Le problème va sérieusement se poser avec la distinction entre le bien et le mal, puis la responsabilité, la Justice, la sanction…
Le tour des citations ci-dessus apporte l’éclairage nécessaire