C15_Adaptation.
C15_ Adaptation.
ADAPTATION - ACTION - SUJET REEL.
AFFECTIVITE, INTELLIGENCE et ADAPTATION.
Piaget : « Intelligence et ADAPTATION »
« la psychologie de l’intelligence »
Texte de base parce qu’il pose des repères sur des dimensions importantes pour l’étude de la Connaissance : notamment en ce qui concerne les plans : psychologiques/sociologiques/historiques.
(voir le schéma tiré de ce texte)
Piaget était d’abord biologiste. Il s’est intéressé aux modes d’adaptation de certains mollusques des lacs de son pays. Il a tiré de cette étude que tout être vivant emploie deux procédés principaux pour survivre : l’accommodation et l’assimilation. Dans le premier cas, il se plie aux contraintes exercées par l’environnement : chaleur, froid, nourriture d’abord liquide pour le bébé, cuisson et fractionnement pour les aliments solides etc. dans le cas suivant, il est bien obligés d’assimiler les éléments fournis par le milieu. Celui-ci se présente donc sous ces deux aspects : exigences et offres. Le parcours de la nourriture de la bouche à l’anus offre un excellent modèle de ce qui se passe à tous les stades en matière d’accommodation et d’assimilation tant mécanique que chimique. L’introduction d’une information nouvelle dans notre système mental serait sensiblement du même ordre. Que ferions-nous, par exemple, si nous apprenions de façon certaine que la vie existe ailleurs dans l’univers. Il faudrait assimiler et s’accommoder …
Avec un autre psychologue du nom de Claparède, il a été le promoteur de la psychologie « fonctionnelle » ; la perception, l’intelligence … sont des fonctions. Le confrère de Piaget, par exemple, expliquait nos conduites adaptatives par « la loi de l’obstacle ». En voiture, nous conduisons d’une manière habituelle avec une attention minimale ; si de le neige se met à tomber, nous adaptons notre comportement à ces nouvelles conditions. On voit là toute la différence avec l’ancienne psychologie qui, en parelles circonstances, aurait parlé de facultés et d’états de conscience.
Par la suite, Piaget et devenu le grand spécialiste de l’étude du développement de l’enfant. Le texte qui suit offre un échantillon de certains de ses interprétations.
Il intéresse donc le, traitement de deux parties importantes du programme. Les rapports entre le moi et le milieu pour « l’homme et le monde » et les manières de traiter ces relations dans « la connaissance et la Raison ».
On peut considérer que les travaux de Piaget, de Claparède et de Lagache sont à l’origine e l’attitude écologiste. Le réchauffement climatique affecte toutes nos fonctions psychiques sur un plan biologique, affectif, intellectuel et sociologique. N’importe quel exemple tiré de l’actualité peut servir d’illustration à ce phénomène.
TEXTE à lire attentivement, crayon à la main.
« Toute conduite, qu’il s’agisse d’un acte déployé à l’extérieur ou intériorisé en pensée, se présente comme une adaptation, ou, pour mieux dire, comme une réadaptation. L’individu n’agit que s’il éprouve un besoin, c’est à dire si l’équilibre est momentanément rompu entre le milieu et l’organisme. L’action tend à rétablir l’équilibre, c’est à dire à réadapter l’organisme (Claparède). Un conduite est donc un cas particulier d’échange entre le monde extérieur et le sujet, mais contrairement aux échanges physiologiques, qui sont d’ordre matériel et supposent une transformation interne des corps en présence, les conduites étudiées par la psychologie sont d’ordre fonctionnel et s’effectuent à des distances de plus en plus grandes, dans l’espace (perception etc.) et dans le temps (mémoire etc.) ainsi que selon des trajectoires de plus en plus complexes (retours, détours etc.) La conduite ainsi conçue en termes fonctionnels suppose elle-même deux aspects essentiels et étroitement interdépendants : un aspect affectif et un aspect cognitif.
Selon Claparède, les sentiments assignent un but à la conduite tandis que l’intelligence se borne à lui fournir les moyens, la « technique ». … Dans la mesure où le sentiment dirige la conduite en attribuant une valeur à ses fins, il faut que la connaissance lui imprime une structure. D’où la solution proposée par la psychologie dite de la forme : la conduite suppose un « champ total » embrassant le sujet avec les objets, et la dynamique de ce champ est constituée par les sentiments (Lewin), tandis que sa structuration est assurée par les perceptions, la motricité et l’intelligence. Nous adopterons une forme analogue, sauf à préciser que, ni les sentiments, ni les formes cognitives ne dépendent uniquement du « champ » actuel mais aussi de toute l’histoire antérieure du sujet actif.
Une perception, un apprentissage sensori-moteur (habitude etc.), un acte de compréhension, un raisonnement etc. reviennent tous à structurer, d’une manière ou d’une autre, les rapports entre le milieu et l’organisme.
La vie affective et la vie cognitive sont donc inséparables, quoique distinctes. Elles sont inséparables parce que tout échange avec le milieu suppose à la fois une structuration et une valorisation, mais elles n’en restent pas moins distinctes, puisque ces deux aspects de la conduite ne peuvent se réduire l’une à l’autre.
L’intelligence est la forme d’équilibre vers laquelle tendent toutes les structures dont la formation est à chercher dès la perception, l’habitude et les mécanismes sensori-moteurs élémentaires. (Elle est aussi) un terme générique désignant des formes supérieures d’organisation ou d’équilibre des structurations cognitives.
L’intelligence est essentiellement un système d’opérations vivantes et agissantes. Elle est un point d’arrivée dont les sources se confondent avec celles de l’adaptation sensori-motrices en général, ainsi que, par-delà celle-ci, avec celles de l’adaptation biologique elle-même.
Piaget : « La psychologie de l’intelligence » Colin 1967 (p. 10 à 13)
Questions / réponses sur ce texte
IMPERATIF : Les solutions et cette deuxième partie du travail, après le STOP. , ne doivent pas être lues avant que les exercices A et B ne soient exécutés.
A.Premiers travaux :
1) faire une première lecture globale (cursive) du texte.
2) écrire en quelques lignes le résultat de cette première prise de contact : peu importent pour le moment les erreurs, les lacunes … : ce sera repris ensuite
3) faire une deuxième lecture, crayon ou surligneur à la main :
a) dégager les 8 termes essentiels (sans répéter des mots de même famille : ex. adaptation - réadaptation …)
b) trouver le paragraphe qui pourrait, à la limite, résumer le texte.
B.Deuxième étude, plus approfondie :
- comment comprendre les termes : perception mémoire, retour, détour (ils seront repris ultérieurement).
- quelles sont les deux grandes catégories de fonction (psychiques) exposées dans ce texte ? Quel mot désigne le mieux leur but propre ?
Fonction : 1 = 2 =
But : * = * =
- justifier, en une page au moins, cette affirmation : « toute conduite est une adaptation, ou, plutôt, une réadaptation. » (à rédiger par toi-même)
- essayer de présenter, sous forme d’organigramme, les contenus importants du texte. (voir plus loin)
Ne passer à la suite qu'après avoir fait le travail précédent.
C. SOLUTIONS :
- réponse à A. 3. a : les 8 termes demandés :
adaptation équilibre
affectif cognitif
intelligence
valorisation structuration
histoire
- réponse à A. 3. b. le 4° paragraphe : « La vie affective … l’une à l’autre. »
- Questions B. 1 et 2 :
La psychologie contemporaine a fait des progrès quand elle a considéré que des termes comme affectivité, intelligence, mémoire, perception, langage … n’étaient pas des choses (ou des états de conscience) ou encore une description de ce que nous ressentons et pensons, mais plutôt des « fonctions », c’est à dire une sorte de mécanisme avec des modalités d’action (pour nous adapter aux sollicitations, offres et exigences du milieu.)
- Questions B 3 et 6 :
affectivité ou motivation = valorisation / orientation / activation
intelligence = structuration ou organisation
- Organigramme : en fin d'article.
Extensions à partir du texte.
Après l’étude du texte de Piaget qui établit un cadre général du chapitre « l’homme et le monde » mais aussi de « la connaissance et la Raison » (à forte dominante de psychologie et de sociologie), les quelques réflexions suivantes et les textes d’accompagnement aideront à poursuivre la saisie de ces problèmes (et des solutions proposées par les sciences humaines actuelles).
Le texte de Piaget comporte trois dimensions intéressantes :
1. il établit les grandes lignes pour comprendre comment se déroulent et s’expliquent nos conduites habituelles : ceci, autour des notions d’équilibre, d’adaptation, d’orientation (affective) et de structuration (cognitive).
2. il montre aussi comment la psychologie contemporaine traite les problèmes en se servant de la notion de « fonctions ».
3. il peut servir d’introduction à l’étude de la philosophie en général et, plus particulièrement, à la découverte de la grande partie du programme intitulée : « l’homme et le monde » ou « la condition humaine.)
Il est assez simple pour être abordé sans préparation spéciale car il s’occupe des « choses de la vie » ; il s’appuie sur l’expérience que chacun peut avoir de son fonctionnement mental.
Il est, par ailleurs, assez riche en informations pour pouvoir servir de plan d’étude à ces 2 grands chapitres cités. Le schéma (ou organigramme) tiré de cette étude peut être considéré comme une table des matières utile pour la dominante « psychologie » de « la condition humaine ». Bien entendu, l’ensemble de ce chapitre ne se réduit pas aux seuls aspects psychologiques.
Au contraire, le plan joint et les textes proposés vont nous obliger à considérer au moins 4 dimensions principales dans l’homme tentant de s’adapter à son environnement
- une dimension « biologique » car nous sommes des animaux vivants comme beaucoup d’autres avec une infrastructure de chair, d’os, de nerfs etc.
- une dimension « proprement psychologique » constituée par des phénomènes tels que la conscience, l’intelligence, la parole … qui dépassent la condition purement animale tout en s’appuyant sur elle.
- une dimension « sociologique », trop longtemps ignorée ou négligée : l’homme n’est pas une île : il vit parmi les autres (disparus et vivants) ; il ne se développe et n’évolue que sans un tissu social.
- une dimension « culturelle », prise en compte récemment elle aussi : au bout de quelques années d’apprentissage (on parle d’acculturation), il devient difficile de faire la part, en nous, de ce qui est, « nature » et de ce qui est « culture ».
à Résumé sous forme » d’organigramme.
Exploitation du texte et de son étude pour le traitement d’un sujet de dissertation.
Certains sont classiques comme pour les suivants : l
La perception, les sens, les sensations, permettent-ils de comprendre le réel ?
Que vaut la connaissance par les sens ?
L’expérience instruit-elle ? Etc.
On pressent tout de suite que ce type de sujet oblige à étudier des liaisons entre le chapitre « l'homme et le monde » et l'autre intitulé « la connaissance, la raison le réel ».
Ressources : ce qui vient à l’esprit au premier contact avec le sujet.
Si on consulte le schéma tiré de l'étude du texte du Piaget on s'aperçoit que la perception est une fonction intellectuelle donc proche des problèmes de la connaissance.
On écartera provisoirement les dimensions affectives et sociologiques qui ne constituaient pas la tasse de café de Piaget mais qui était plutôt traité par son collègue Wallon.
Exploitons donc d'abord l'aspect psychologique sur le plan intellectuel.
Première partie
Si on est tenté de répondre « Oui » cela sous-entendrait que la perception permet une saisie immédiate et valable du réel. On aurait affaire à une sorte d'intuition qui s’apparenterait aux réactions réflexes.
Après avoir affirmé cela, on est immédiatement tenté de montrer que c’est insuffisant et que par conséquent il faudra étudier la nécessité d'en passer par le recours à une médiation. Ce qu'indique comme source d'information la phrase de Köhler : « L'intelligence se définit comme une conduite de détour. »
Voilà le problème est posé sous les deux angles envisageables : plutôt « Non» » que « Oui »
Arguments : l’intuition est mal perçue par le commun des mortels et par les spécialistes : exemple : « l’intuition féminine », elle n’est guère analysable en psychologie expérimentale donc non recevable comme objet de science …
Un développement souhaitable consisterait à examiner quels sont les désavantages et les limites de la perception dans le domaine de la compréhension du réel.
Les avantages sont à première vue pratiques : si on examine comment nous opérons à longueur de journée pour nous adapter, il est facile d'affirmer que nous nous servons de la perception comme moyen ordinaire de compréhension immédiate car quelquefois il y a des situations d’urgence. Bien entendu comme souvent en philosophie, il ne faut pas se fier à la première impression. Alain et Bachelard s’accordent là-dessus : penser, c’est savoir d’abord dire non aux réactions spontanées.
De plus, il n’est pas facile de considérer que la perception n’est pas une fonction complexe. Il serait étonnant qu’elle se réduise à une simple intuition immédiate en forme de réflexe.
Il faut donc considérer que cette fonction présente plusieurs dimensions et en particulier, en restant sur un plan simplement psychologique, il serait à noter qu’elle repose sur des expériences nombreuses, sur des années apprentissage, sur une éducation etc. Nous percevons presque toujours au travers de ces différents filtres sans nous en apercevoir et non pas d'une manière instinctive et directe. Ce qui serait peut-être le cas en psychologie animale.
Donc le caractère utilitaire de la perception a tendance à occulter un certain nombre de facteurs qui en assurent l'avantage mais aussi les limites. Ce que Bachelard appelait « les obstacles épistémologiques » un exemple est donné par lui à propos de la planète Mars, donnée comme symbole de guerre uniquement parce que sa couleur rougeâtre peut évoquer la rouille déposée sur les armes avec le temps.
En restant sur un plan purement psychologique, le phénomène des illusions d'optique fait sentir la jonglerie mentale que nous devons pratiquer pour rétablir la vérité. Ces cas sont bien connus : selon un contexte donné deux droites parallèles ne le « paraissent » pas pour peu qu'elles soient traversées par une ou plusieurs diagonales, par exemple. Un cercle de même dimension paraît plus petit s’il est isolé que le même exemplaire entouré de noir au centre d’un carré.
Ce que l'on peut tirer de cela c'est que ces limites psychologiques sociologiques, épistémologiques ... obligent à penser que la compréhension du monde se fait au moyen d'un certain nombre de médiations. Il y aurait donc selon les spécialistes une connaissance immédiate et une connaissance médiate de la réalité. Seule cette dernière pourrait passer pou objective et scientifiquement acceptable.
En quoi consistent donc que ces médiations possibles ?
Les interventions d'ordre sociologique évoquées ci-dessus en constituent déjà un exemple : pour saisir le réel on est obligé d'en passer par des apprentissages obligatoires tels que l'étude physique des forces, la composition chimique d'un objet, la conception du monde selon Copernic, Newton ou Einstein. L’usage du langage pour traduire nos perceptions est un de ces médias dont nous nous servons à longueur de journée.
Des exemples existent qui permettent de comprendre ce genre de mécanisme : l'étude du comportement d'un chimpanzé affamé dans une cage face à une banane à atteindre soit en sautant, soit en utilisant un instrument offre un modèle de médiation ou de conduite de détour. Dans une situation, par exemple, l’animal doit d’abord éloigner la banane en la repoussant hors d’un tiroir pour pouvoir l’amener à lui. Ce qui est contraire à l’instinct : il est rare que l’on repousse pour attirer.
Cela confirme on Propos d’Alain lorsqu'il affirmait : «Il faut être bien savant pour saisir un fait. »
Une conclusion s'impose au-travers de ces exemples : il faut plutôt répondre « non » à la question initiale.
Il reste alors à redistribuer ces faits et ces idées dans un ordre classique : non (faible = par pressentiment) / oui (par nécessité pratique) / NON (fort, c'est-à-dire argumenté).
Cet exemple rapidement brossé montre comment peut utiliser un texte et des informations à propos d'un problème donné.
Avec lui se terminent les généralités sur la connaissance qui pourrait correspondre grosso modo à ce que Descartes appelle «bien conduire sa raison. » avant de passer à « comment parvenir à la vérité dans et par les sciences ».
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