Radis_Noir
Traitement du déterminisme
au radis noir
on pourrait aussi choisir feuilles d'automne ou chou rouge coupé en deux
Ces images pourraient être des équivalents du mot « déterminisme » ; à cette différence près que le déterminisme est plutôt de l'ordre du fonctionnel que de l'esthétique.
Pour la contemplation-méditation sur ces humbles objets, c'est ce dernier point de vue qu'il emporte plutôt. Fais l’essai pour avancer dans l’étude du concept de déterminisme.
NB. sur « ponzauzânes » : c’est un vrai concept et même un modèle du genre.
Cette façon bizarre d’engager son étude n’exclut pas les moyens classiques : les autres articles, les textes et la technique des associations d’idées ci-dessous.
Pour le Mot-clé "déterminisme », on associe plutôt :
causalité, liaison cause effets, causes conséquences, ordre désordre, raison et réel etc.
Si on examine une tranche de radis noir ou un chou rouge coupé par le milieu ce n'est pas l'idée de causalité qui vient en tête immédiatement, mais plutôt l'aspect esthétique sur le plan de la perception. Une question pourrait venir à l'esprit : est-ce que l'impressionnisme en peinture pourrait constituer une méthode scientifique de compréhension du réel ?
On pourrait aussi prendre comme exemples : la répartition des taches sur une peau de banane (au sens propre, pas figuré), là, l’esthétique l’emporte largement. C’est agréable à regarder. Les productions de la nature sont harmonieuses. Il n’est pas étonnant que certain présocratiques aient choisi l’harmonie perceptive, musicale, mathématique … comme principe de base pour la compréhension et la maîtrise de l’univers. Le survol de l’histoire de la philosophie indique clairement une recherche commune de termes ou concepts susceptibles de subsumer (ou chapeauter) des connaissances subordonnées ou particulières.
Parfois il existe de singulières coïncidences entre esthétique et fonctionnel dans la structure des plantes et les feuilles prise sous différents angles : juxtaposition et fondu des couleurs comme pour la banane, organisation en réseau des nervures sous le signe d’une irrigation favorable à l’apport nécessaire de nourriture. Il serait intéressant d’examiner l’hypothèse de la composition des plus anciennes plantes comme la prêle et la fougère qui ont survécu à des millions d’années de bouleversements géologiques et climatologiques. Dans les deux cas, il ne s’agit pas de tiges continues qui périraient à la moindre action du gel par exemple. Ce sont des compositions à étages comme pour la prêle ou, pour la fougère, une vaste surface dentelée permettant de supporter des attaques partielles de certains éléments sans empêcher le fonctionnement global de l’ensemble. Hypothèse ? mais qui mériterait examen plus poussé.
Pour revenir à une actualité plus proche, aussi bien au niveau de l'histoire de la philosophie que de celle des sciences, ce serait le point de vue fonctionnel qui l’emporterait. C’est ce que le simple bon sens admet facilement en sa créance.
A partir des travaux de Lavoisier, au XVIII°, la science s’évertue à remplacer le qualitatif par le quantitatif pour obtenir une meilleure connaissance des phénomènes. C'est bien cette voie qui est suivie. En gros la préoccupation dominante des épistémologues actuels, avec Bachelard, par exemple, est de substituer la conception à la perception. Les données sensorielles - plan esthétique compris – sont plutôt considérées par eux comme des « obstacles épistémologiques ». Dans les pratiques sociales, on distingue d'ailleurs nettement l’art et les sciences. Un tableau impressionniste pourrait être étudié sous un angle logique, mathématique ou expérimental, en termes de pixels, il n'empêche que ce n'est pas cette option qu'un Monnet, par exemple, a choisie pour communiquer ce qu'il ressentait dans la perception des nymphéas de son jardin. Même si un de ses tableaux peut être analysé d'une manière très objective dans le choix des couleurs et même des coups de pinceau laissant apparaître ou non la trame de la toile, par exemple, ce n'est pas une traduction scientifique de la réalité. C’est le moyen choisi par le peintre pour nous faire partager sa vision personnelle des choses.
Le mot déterminisme renvoie donc, notamment depuis Descartes, au présupposé d’une organisation logico-mathématique et expérimentale de notre univers.
Voilà pourquoi les sciences proposent comme vérification ultime que les lois et les théories correspondent à des pratiques cohérentes (algorithmiques) et à des applications qui fonctionnent. Même si les fusées super-sophistiquées de la NASA. peuvent exploser en vol.
Il faudrait ajouter ici un chapitre récurrent - à inclure absolument dans l’étude du déterminisme -, celui du trajet de l’optimisme de Comte ou du rêve de Laplace à la fantaisie des sauts quantiques de Planck. Entre le blanc ou le noir purs des premiers ne serions nous pas plutôt dans une immensité de gris (au singulier ou au pluriel) des seconds avec des zones insondables de probable, d’indécidable … face à une certaine maigreur du Vrai ou du Faux absolus. (attention aux mots formés à l’aide du suffixe « able » de la famille de probable. Les savants, depuis Laplace et Heisenberg, en font une grande consommation).
En plus du plaisir de les déguster, on peut donc considérer que les objets proposés en introduction relèvent plutôt du plan esthétique mais on peut se contenter de cela tout en maintenant ouverte la question de correspondances possibles ou probables entre esthétique et fonctionnel.
Ce qui est sûr c'est que en premier on est plutôt impressionné perceptivement par la beauté des objets, leur dessin, leur coloration, les différents éléments mis en relation pour leur composition… Pour le radis noir, c'est une structure radiale en plusieurs zones en partant du centre jusqu'à des terminaisons belles à contempler mais dont la fonctionnalité n'est pas apparente sans une étude très poussée d’un biologiste. Il n'est pas certain que ce soit le point de vue principal d'un scientifique. Pour le chou rouge, il est plus facile de détecter et de chercher à expliquer le repliement des feuilles. Des analogies pourraient être évoquées en ce qui concerne le développement du fœtus jusqu’à son éjection - formé - dans le monde des vivants.
Ce qu'on peut considérer d'un point de vue philosophique c'est que ces images renvoient à la notion de complexité commune à l'artiste aussi bien qu’au scientifique en tant que problèmes à résoudre. Il est peut-être plus facile de considérer la traduction du réel opérée par un artiste que de comprendre les formules d'un Planck, d'un Einstein dans leur intention commune de vouloir faire connaître le réel.
On peut regrouper tout cela sous le terme de déterminisme en l’envisageant come champ sémantique large.
Le problème à résoudre sur le plan épistémologique est important et incontournable.
Il ne peut y avoir de science que par le relais d’un postulat déterministe absolu et dans l’optimisme conquérant de la construction de la Tour Eiffel.
C'est ce que Laplace avait compris pour formuler des liaisons idéales entre causes et effets. C'est aussi ce que Descartes supposait quand il rêvait d'une physique purement mathématique.
En effet, sur le fond, si on ne peut compter sur une relation stable et univoque entre des causes et les conséquences, il n’y a pas de sciences possibles.
Reste à savoir si une telle entreprise est strictement pertinente ou s'il ne faut pas se contenter d'une conception probabiliste de la structure de l'univers. Cela semble être la position actuelle en particulier les physiciens. Probabilité veut dire : idées une coïncidence possible entre eux exigences de l'esprit et réponses de la nature. En d’autres termes, choix entre pertinence et cohérence. A moins que nous ne soyons obligés de confectionner une sauce mayonnaise entre les deux. L’alimentaire reprend le dessus en termes allégoriques à défaut de pouvoir, dans l’agir quotidien, jouir d’une pure satisfaction spéculative.
Plus le savoir progresse, plus il apparaît que ce qui reste à découvrir et à expliquer est plus important que les formulations actuelles avérées de lois et de théories. Eddington avait exprimé cela par une image intéressante : faire œuvre scientifique s'est jeter un filet à la mer et ramener un certain nombre d'objets inertes ou vivants selon la dimension des mailles. Au savant de juger que ce qu'il ramène dans le filet s'appellera « poissons ». Il décidera qu’il ignore le nom des nombreuses réalités non captées dans le filet. Expectative scientifique : on ne sait pas ce que c'est mais on espère le découvrir un jour. C'était l'espoir de la philosophie positiviste de la fin du XIX° siècle, autour d'Auguste Comte.
Comme tu le vois, il peut y avoir des définitions savantes du déterminisme mais on peut partir aussi de réalités assez simples comme celles de la contemplation d'une tranche de radis noir, d'un kiwi ou d’un chou rouge coupé en deux.
Il fut un temps où la conception positiviste d'un Auguste, Comte formulait le rêve d'un déterminisme se rapprochant de l'idéal défini par Laplace ou de l’euphorie de l’Exposition Universelle de Paris.
Depuis bien des choses se sont passées sous le soleil à sans oublier le contexte historique à base d'horreur fasciste et d'erreurs corrigées sur le plan épistémologique de 1900 à nos jours. Parmi les « corrections » à la Bachelard, ne pas oublier Hiroshima et Nagasaki.
Laissons donc la place à l'étude du côté fonctionnel et du côté esthétique de la réalité sans oublier les dimensions éthiques.
Cette insatisfaction dans la recherche de la vérité, oblige à respecter un principe de tolérance qui permet également de ne pas condamner avec dogmatisme les visions politiques, éventuellement religieuses et mystiques. Là le point de vue de la tolérance s’impose : cela veut dire que l'on exclut de ce champ les conceptions sectaires.
Tu peux utiliser à ta façon l’ensemble ou le détail de cette conception personnelle par tranches de radis noir au petit déjeuner.
Si tu veux un menu plus consistant, attaque-toi à l'article intitulé "déterminisme' dans lequel tu trouveras ce qu'on appelle le théorème de Laplace.
La lecture, sur Internet, de l'article consacré à ce grand savant rend modeste qui prétendrait tout savoir ou avoir réponse à tout.
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