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Epistémologie2

EPISTEMOLOGIE2

 

La Phénoménologie.                                     

Fondée par Husserl, la Phénoménologie est ainsi définie par Merleau-Ponty.

 

 

Ce texte de Merleau-Ponty est une prise de position CONTRE qu’on appelle parfois le « scientisme », thèse qui consistait à avancer qu’il n’y a d’explication vraie que dans et par la méthode scientifique (logico-mathématique et expérimentale.)

(modèle du positivisme scientiste d’Auguste Comte 1900. En gros : tout est déterminé et la science viendra à bout de tous les problèmes.)

 

 

« Il s’agit  de décrire, et non pas d’expliquer ni d’analyser. Cette première consigne que Husserl donnait à la phénoménologie commençante d’être une « psychologie descriptive » ou de revenir « aux choses mêmes », c’est d’abord le désaveu de la science. Je ne suis pas le résultat ou l’entrecroisement des multiples causalités qui déterminent mon  corps ou mon « psychisme », je ne puis pas me penser comme une partie du monde, comme le simple objet de la biologie, de la psychologie et de la sociologie, ni fermer sur moi l’univers de la science. Tout ce que je sais du monde, même par science, je le sais à partir d’une vue mienne ou d’une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. Tout l’univers de la science est construit sur le monde vécu et si nous voulons penser la science elle-même avec rigueur, en apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut réveiller d’abord cette expérience du monde dont elle est l’expression seconde. La science n’a pas et n’aura jamais le même sens d’être que le monde perçu pour la simple raison qu’elle en est une détermination ou une explication. (…) »

 

Idées centrales :

Ce qui est premier et fondamental c’est le mode vécu par moi,

C’est lui qui donne sens même, à la science qui n’est qu’une expression seconde.

 

L’opposition est tranchée entre le vécu et la perception que j’en ai et la science qui n’est jamais qu’une interprétation si rigoureuse fût-elle de cette seule entité première et irréfutable qu’est le moi et le vécu.

Pour en arriver là, dans le cadre de l’épistémologie contemporaine, il a fallu attendre que la science ait dû affronter de nombreuses difficultés pour venir à bout de la complexité du réel. La représentation de l’atome par Niels Bohr vers 1910, avec un noyau et quelques électrons autour, ferait sourire un savant contemporain. Elle a été cependant un croquis suffisant mais simpliste correspondant à la notion actuelle de « simulation » empreinte, maintenant, de plus de modestie. On sait que l’expérience peut rater et qu’il y a encre bien des choses à comprendre.

 

Le texte de Merleau-Ponty correspond, en moins argumenté, aux deux extraits de Bachelard de l’article Epistmologie1.

La perception et la conception scientifiques actuelles  du réel sont difficiles à admettre car dans la vie courante nous nous servons de moyens plus simples pour connaître et agir même si nous savons que ceux-ci sont des théories scientifiques « matérialisées », comme l’affirme Bachelard. Il suffit d’évoquer le microscope, la TV. et l’informatique ; ça fonctionne sur des axiomes mais nous n’y pensons pas. Les images kaléidoscopiques ou virtuelles fonctionnent comme cela aussi et non par assemblages de pixels

Finalement le rêve cartésien, accompagné par Leibniz, serait que tout soit cubique. Les œufs inclus. Auparavant, il vaudrait mieux prendre l’avis des poules. Il y a d’un côté la perfection mathématique et de l’autre la nature. Nos rapports au réel sont sensoriels, sensitifs et même sensuels. Faire l’amour ne serait-il que résoudre une équation à deux inconnu(e)s. Même les matheux n’axiomatisent pas leur manière de prendre leur petit déjeuner. Rencontrera-t-on plutôt, avec Pascal « les raisons du cœur que la raison ne connaît pas » ? 

A l’opposé du Meilleur des Mondes de Huxley ou en guise de consolation, on peut se réfugier auprès de Bergson, un opposant (spiritualiste) au courant scientiste d’alors. Il caractérisait ce type d’intelligence comme « une incompréhension naturelle de la vie. »

Plus prosaïquement, c’est l’opposition classique entre matheux et littéraires.

A toi de choisir en sachant qu’aucune des deux positions  n’est autosuffisante

 

 

 



04/04/2013
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