PhiloPapy

Bac moins 14

Encore un petit effort.

06/06/15

Au hasard de la consultation d’un livre que je voulais re-parcourir, je tombe sur un passage concernant Herbert A. Simon, un des pionniers du cognitivisme. Cf. théorie des organisations, intelligence artificielle, sciences de l'action ...

À 15 jours du Bac. je me dis que cette référence et cet extrait peuvent servir à tes dernières révisions.

Sans commentaires ; à toi d'établir les relations.

Extrait.

« H. A. Simon se situe aux antipodes d’une psychologie abstraite et  impersonnelle des agents économiques ; à l’encontre des postulats de l’économie classique, il critique la vision d’un « homo oeconomicus » totalement rationnel et omniscient. Il met en évidence, les incertitudes, les imprécisions, les habitudes, les normes et les valeurs, les pétitions de principe qui interviennent dans les processus de décision. La prise de décision au sein d’une institution ne se fait pas par optimisation des choix après une exploration exhaustive de toutes solutions possibles. »

Après avoir cherché par toi-même, voir cependant le blog « PhiloPpay.com, où je suis plus bavard.

Analyse, complétée par deux extraits ci-dessous de Merleau-Ponty

.

Réflexion sur un point de méthode pour avoir des idées.

Eviter d’aligner des mots d’une manière linéaire : préférer la recherche en hérisson ou toile d’araignée, c'est-à-dire à x dimensions, à la manière d’un, feu d’artifice ou d’une image de Hubble sur la fuite des galaxies, en utilisant, éventuellement les standards de l’organigramme.

Dans l’extrait de Simon, c’est du concentré : attention à tous les mots.

Exemple : les habitudes : terme coincé entre « imprécisions » et « normes », ce qui forme un contexte utile. Latitudes d’une côté, impositions de l’autre.

Commentaire.

De  fait il s'agit ici de l'opposition habituelle entre point de vue du sens commun et le point de vue scientifique. La plupart du temps le premier est corrigé par le second au nom d'une valeur plus grande.

Pour Simon, ici, c'est l'inverse qui  se produit pour les mêmes raisons.

Parce que, pour le Cognitivisme et la Phénoménologie, c'est la prise en compte du concret qui importe dans les sciences.

Cela  est exprimé nettement par Merleau-Ponty, dans « Eloge de la philosophie ».

« Il s’agit  de décrire, et non pas d’expliquer ni d’analyser. Cette première consigne que Husserl donnait à la phénoménologie commençante d’être une « psychologie descriptive » ou de revenir « aux choses mêmes », c’est d’abord le désaveu de la science. Je ne suis pas le résultat ou l’entrecroisement des multiples causalités qui déterminent mon corps ou mon « psychisme », je ne puis pas me penser comme une partie du monde, comme le simple objet de la biologie, de la psychologie et de la sociologie, ni fermer sur moi l’univers de la science. Tout ce que je sais du monde, même par science, je le sais à partir d’une vue mienne ou d’une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. Tout l’univers de la science est construit sur le monde vécu et si nous voulons penser la science elle-même avec rigueur, en apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut réveiller d’abord cette expérience du monde dont elle est l’expression seconde. La science n’a pas et n’aura jamais le même sens d’être que le monde perçu pour la simple raison qu’elle en est une détermination ou une explication. (…) »

Dernière tentation pour me faire plaisir –sans commentaires  même si j’en ai envie : cette interrogation de Merleau-Ponty : « Que dit le philosophe ? »

Rien que tu ne saches déjà, énoncé avec des mots simples mais avec le courage de le dire, comme tu devras le faire le 17 au matin. (Sauf que tu ne dois pas conclure sur un problème ou une question. C’est illogique pour être une « conclusion » voir dans « Dissertons »)

« Que dit-il des rapports de l'âme et du corps, sinon ce qu'en savent tous les hommes, qui font marcher d'une pièce leur âme et leur corps, leur bien et leur mal ? Qu'enseigne-t-il de la mort, sinon qu'elle est cachée dans la vie, comme le corps dans l'âme, et c'est cette connaissance qui fait, disait Montaigne, « mourir un paysan et des peuples entiers aussi constamment qu'un philosophe ». Le philosophe est l'homme qui s'éveille et qui parle, et l'homme contient silencieusement les paradoxes de la philosophie, parce que, pour être tout à fait homme, II faut être un peu plus et un peu moins qu'homme. »

                    Merleau-Ponty : « Eloge de la philosophie » NRF)