Sujets Dissert.
Face aux sujets, le matin de l’examen :
Lire tranquillement ; ne pas s’affoler.
Laisser le commentaire de texte que si vraiment on ne peut pas faire mieux.
C’est une technique difficile et le correcteur a souvent l’impression que le candidat choisit ce 3° sujet, parce que le texte lui fournit une matière qui lui maque pour le traitement des deux autres. Le risque est grand de ne faire que du mauvais plagiat. Evidemment, ça rapportera un 7 ou un 8. Si on est fort(e) dans les autres matières, ça peut suffire. Mais, il faut avoir plus d’ambition.
Il reste à choisir entre les 2 autres sujets.
1° condition : il faut que le traitement envisagé plaise.
2° condition : il fait sentir assez vite quel raisonnement on peut construite et quelles sont les munitions mobilisables (exemples, connaissances et idées …)
C’est ici qu’apparaît un double point de méthode important. Il faut l’avoir envisagé au moment des révisions.
L’opposition entre théorie et pratiques ne doit pas être poussée d’une manière trop formelle.
Avec les spécialistes, il faut savoir répertorier deux types de connaissances : factuelles ou prédicatives et opératoires.
Un article tiré d’une conférence donnée, à Montréal, par M Vergnaud, Directeur de recherche au CNRS. Apporte des précisions incontournables.
Voici les références sur Internet pour ceux qui voudraient lire l’article en entier. (un peu coriace)
Le résumé ci-dessous peut suffire pour le baccalauréat.
Retrouver toute l'information sur le site education.gouv.fr
Accueil du portail Formation des enseignants Espace formation Toutes les ressources pour la formation Ressources 2002 Université d'automne : « Analyse de pratiques et professionnalité des enseignants »
- Ne pas exagérer l’opposition entre théorie et pratique.
Je me permets de citer cet extrait, car on ne peut pas dire mieux les choses.
« Les relations entre théorie et pratique peuvent être placées sous deux angles contradictoires :
- il est parfois reproché aux pratiques de trop s'éloigner de ce que prescrit la théorie. Le discrédit est ainsi jeté sur des pratiques jugées faibles par rapport à la rigueur de la théorie. Or l'analyse ne permet pas d'affirmer que la pratique a toujours tort, bien au contraire ;
- on peut en effet considérer que l'action mobilise un ensemble bien plus important de connaissances que la théorie n'est capable d'en dire. L'analyse de pratiques montre en effet qu'il existe un décalage entre la forme opératoire de la connaissance, qui est utilisée dans l'action, et la forme prédicative de la connaissance, orale ou écrite, qui ne reflète qu'une partie seulement de la première. »
Commentaire :
Ce sont deux types de pratiques qui ont leur spécificité, leurs qualités et leurs lacunes.
Les praticiens ont du mal à dire (théoriser) leurs actions, c'est-à-dire à traduire leurs compétences.
Les théories passent pour être plus riches d’exploitations potentielles, mais le mode d’emploi fait souvent défaut.
Il faut donc passer d’une position à l’autre dans la mobilisation des connaissances.
Les connaissances prédicatives se mémorisent pour être utilisées à l’occasion. Un prédicat est un attribut : 1515 : attribut = Marignan. Kant : auteur de « la critique de la raison pure » etc.
Les connaissances opératoires marquent une fécondité plus grandes car elles permettent le développement d’un raisonnement ou d’une argumentation.
Exemples fournis par M. Vergnaud.
« L'industrie fournit quelques exemples de cet écart.
Dans un atelier de maintenance des pompes à eau d'une entreprise de production de béton, un technicien est particulièrement compétent pour réparer un certain type de panne. Il tombe malade. Des bétonnières restent immobilisées. Les autres techniciens de l'équipe de maintenance vont voir leur collègue à l'hôpital et sollicitent les informations nécessaires à cette réparation. A leur retour à l'atelier, ils essaient en vain d'appliquer les explications données par leur collègue. Les connaissances que celui-ci est capable de mobiliser lorsqu'il répare une pompe sont bien supérieures à ce qu'il est capable d'en dire.
Le faible niveau de formation initiale pourrait être invoqué pour expliquer ce décalage. Or, des experts ingénieurs dans l'industrie spatiale, à qui il avait été demandé de rédiger un guide méthodologique sur leurs pratiques professionnelles, n'ont, à l'instar du précédent, restitué dans leurs écrits qu'une faible partie de leur savoir d'expert. Ils ont restitué des raisonnements séquentiels des actions à entreprendre, l'une suivant l'autre, en omettant les raisonnements conditionnels qui leur permettaient de faire face à différentes sortes de situations et de recourir à une manière de faire dans certains cas et à une autre dans d'autres cas. En outre, ils n'ont jamais abordé les obstacles épistémologiques auxquels ils s'étaient trouvés confrontés, et qu'ils avaient surmontés, ce qui aurait été bien utile aux jeunes ingénieurs. »
Au niveau des compétences des deux types de professionnels, on notera les difficultés entre « dire » et « faire », puis entre : appliquer ce qui est dit et dire » ce qu’on fait, comment et pourquoi.
On peut passer de là aux problèmes rencontrés dans la mise en œuvre des conseils de méthode pour le traitement d’une dissertation sur ce site.
Le problème demeure : théories et pratiques sont nécessaires et on est condamné à opérer un va et vient incessant entre les deux.
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