PhiloPapy

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Etre et Néant

« L'être et le néant. »

 

Livré  comme tel, sans autre emballage que "Philosophie générale" ou "métaphysique" mais en colissimo seulement.

 

Si nous étions en classe, comme on dit, tu ne pourrais pas éviter de me supporter. Ici tu bénéficies de la possibilité de ne pas lire ce texte.

 

Aujourd'hui je me permets donc un petit détour, hors normes scolaires, en te parlant très librement à l'aide d'un dictaphone d'un thème majeur : l'être et le néant. En Word, ça donne ceci, presque sans retouches.

 

Ce couple est incontournable puisque inscrit au programme… Mais rassure-toi : on passe le Bacc. parfois brillamment en esquivant des trucs incontournables.

 

Voici ma version du jour en roue libre après avoir gravi l’Aubisque du chapitre sur le langage.

 

 « L'être et le néant » : le thème et le titre n'ont pas échappé à Sartre après le fameux « cogito » du copain René.

 

Oui mais voilà : où en suis-je en ce jour pluvieux du 3 février 2013. Est-ce que le saut de puce de la Sainte Luce me permet d'y voir plus clair ? Cette référence : « Ce dont auquel j’allusionne … » comme dirait San Antonio – auteur sérieux que j’aime bien – se trouve dans un article de ce blog sur le langage.

 

Premièrement : si je ne dictais pas ce texte en ce moment, je n'existerais pas. René avait dit : « je pense, donc je suis. » Depuis on a complété cela par d'autres verbes plus ou moins pertinents avec un tas de pièges : je dors, je rêve, je pisse, je bavarde avec mon voisin, je fais la sieste… donc … Est-ce que j'existe ? René avait dit : « je suis. » Est-ce pareil  qu’être ou exister ? Même là, le futé gentilhomme nous a eus avec le coup du rêve.

Discourons, méditons …

 

C’est reparti, revoilà le langage.

 

Premier écueil inévitable lui aussi : il y a « être » et « exister »

.

Les camarades (ex.PC. dits athées) de Sartre n'aiment pas trop les mots comme : être, essence… ils préfèrent « existence », d'où existentialisme.

Des passages littéraires admirables ont été écrits concernant ce mode d'être-là (synonyme d’existant). Au milieu du roman de Camus ce moment crucial où, inondé de sueur et aveuglé par l’éclat du révolver, Meursault appuie sur la gâchette. Dans un autre texte inscrit également sur le blog « œuvres-philo » : « la liberté, c’est la terreur », exister, c’est l'instant intensément vécu par le soldat qui a reçu la consigne de tenir un quart d’heure quand il fait la même action avec la conscience de tuer et d'être tué immédiatement. On pourrait ajouter dans « Pour  qui sonne le glas » d’Hemingway, toujours en un instant, le héros blessé s’accroche sans espoir à sa mitrailleuse pour, par une dernière rafale,  permettre la  retraite de ses copains.

Moments intenses et désespérés = existence, existentialisme.

 

Cela est résumé par la double expression de Heidegger et de Sartre : le « Dasein » = « l‘être-là » + pour mourir (l’être-là pour mourir).

Comme l’avait noté Descartes, l’être inclut l’étendue. Il n’y a pas d’être ou d’existence sans occupation d’un espace. D’où le « Da » = « là »

 

Premier constat : on parle assez facilement de l'existence et de l’être et un peu plus difficilement du néant.

Pourtant il semblerait qu'on l'ait déjà vécu avant la conception et l’arrivée au  monde. On peut penser que cela a été le néant mais sans aucun souvenir de référence précis pour pouvoir définir cette entité qui porte pourtant  bien son nom. Le néant ? Même le mot fait peur à cause du terminus auquel nul n’échappe ni en fait, ni en idées préalables. On le pense comme d'un moment tout à fait inconnu dans lequel on rentrera à notre dernier soupir. Pourtant, il n’y a pas que ces vues subjectives.

 

Il est bien quelque chose qui existe puisque même les scientifiques avec beaucoup d'arguments annoncent que le monde est sorti du néant. Ce qui au premier abord paraît assez incompréhensible. Mais même des personnalités éminentes n'en sont pas à ça près. Einstein lui-même a dit que ce qui était incompréhensible c'était que le monde soit compréhensible.

Autre affirmation du même type : l'univers est rempli de vide. On veut bien y croire mais on aimerait bien savoir précisément comment et pourquoi.

C'est à partir de ce type d’interrogations que l'humanité depuis des temps immémoriaux a recours à des combines verbales et rituelles. On invente un Dieu créateur et organisateur parfait car comme le disait Voltaire il n'est pas possible qu'une horloge aussi perfectionnée existe sans horloger. Mais là encore il s'agit de « paroles verbales » comme disait l'autre.

Il est vrai aussi qu'on trouve à l'entrée de l'Évangile de Saint-Jean ces paroles merveilleuses mais à jamais insondables : « Au commencement était le Verbe est le Verbe était Dieu. »

 

Nous voilà donc salement embarqués : ce sont de belles idées, de belles paroles. Mais comment placer ça dans une dissertation ?

Il reste bien sûr la dialectique ; c'est l’art de combiner les mots pour que, en matière de communication, les autres croient que c'est vrai. Pendant longtemps dans l'Antiquité et au Moyen Âge l'étude de la rhétorique à été un moyen d'éducation fondamental.

Plus présentement, déjouer un piège qui est celui de la dissertation : existerait-il chez mes concitoyens un outil permettant d’accéder à la vérité ou bien sont-ils comme moi obligés de se contenter de la marmelade de mots ci-dessus concoctée. Tu sais ce qu'il en est de la culture : moins on en a, plus on l'étale.

J'ai du mal de croire que tu te contenteras de cela comme conclusion, mais je n'ai que ça à t'offrir en attendant que le fruit de l’arbre du Paradis, qui a tellement tenté Eve, notre mère commune, ne soit mûr pour la fabrication d'une confiture idéale.

Heureusement sur ce blog tu as d'autres articles pour satisfaire ta curiosité.

 

Plus sérieusement, avec notre Jean-Paul national, nous sommes des « êtres pour mourir ». Pas drôle, sauf si on est croyant, mais il paraît que c’est un don de Dieu. N’as-tu pas l’impression que nous sommes dans un labyrinthe nous renvoyant de porte à porte sans qu’on ne puisse en ouvrir aucune ?

 

(Je t’avais pourtant recommandé dans « Dissertablabla » de ne pas conclure par une question. Ce que je viens de faire. Mais comme nous sommes en pleine religiosité : « Qui est sans péché ?)

 

Pour éviter cette contradiction (« diction », encore du langage, chapitre pas facile à digérer) : tu as dû remarquer que je n’ai pas démarqué : « être », verbe de « être » nom …

 

Alors, continue tout(e)  seul(e)   avec Wikipédia.

Voici l’introduction avec des liens hypertextes. Tu sais, ces trucs que j’ai appelés ailleurs : réseau, bifurcations, constellations, associations, concepts volants … pour ceux qui aiment consommer de la méthode.

 

 

Wikipédia : importancede ce rapprochement de termes : être/néant.

« L'importance du libre choix, conséquence de l'existentialisme athée, et cause de la responsabilité (« l'existence précède l'essence »).

Sartre fait la distinction entre l'« être pour soi » (l'homme conscient de son existence et de sa liberté), et l'« être en soi *» (les animaux, la nature, les objets non conscients d'eux-mêmes) et l'« être pour autrui » (l'homme conscient qui se définit par rapport aux autres). Il appelle « mauvaise foi » l'attitude de celui qui se cache sa liberté. C'est un retour historique, et une prise de position, vers l'homme à la fois libre et maître de lui-même, qui se définit à travers le spectre de cette triplicité dans laquelle il fonde un principe de monde sur une ontologie qui se développe à partir d'une position première du « pour soi » comme liberté absolue à travers laquelle il appuie sa phénoménologie de l'être. C'est à l'intérieur de cette idée que s'inscrivent toute la puissance et l'originalité de son texte, c'est-à-dire « l'homme est condamné à être libre » à choisir sans raison et avant toute raison et il conclut que « la vie est la passion inutile ».

 

Je reprendrai ce problème dans une analyse « approfondie » (mais pas comme une passe au foot quand elle est trop « profonde », dixit le regretté Thierry Rolland.)

 

  • Ça permet d’éviter l’emploi du trop platonicien mot  « essence »


02/02/2013
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