Intelligence_2
Exemple simple d’expérimentation.
Résultats obtenus en psychologie animale.
Les conditions d’acquisition d’un statut scientifique doivent être respectées avec la tolérance nécessaire concernant les objets particuliers d’étude en sciences humaines : la conscience, la personnalité, le passé, les actions intimes …
Jusqu'au XIXe siècle, la psychologie était « empirique » et non « expérimentale » : elle se présentait comme introspective, philosophique ou littéraire. On étudiait l'âme, la conscience, c’est à dire son « intériorité » par soi-même. Mais ce ne pouvait pas être un objet d'études expérimentales bien cerné, répondant à des critères de quantification rigoureux, d’autant plus que des raisons humanistes ou religieuses empêchaient une étude trop poussée de la personne : la notion de respect, par exemple.
Au début du XXe siècle une école américaine de psychologie expérimentale, le béhaviorisme, lança l'idée qu'il fallait ne prendre en compte que les « comportements observables et mesurables ». Ce point de vue très rigoureux présentait des avantages dans la conquête du statut scientifique mais assez vite on fit remarquer aux béhavioristes qu'une conduite humaine, par exemple et même une conduite animale ne se réduisait pas à cette belle simplicité.
Cependant il faut garder comme premier principe de ne retenir pour des résultats vraiment scientifiques que les données numériques. Pour le comportement, c'est assez simple on compte le nombre d'essais, d'erreurs et de réussites pour une action donnée. En psychologie animale, les premières expériences comptabilisait combien de fois un rat affamé ou privé de relations était capable de franchir une grille électrifiée avec une secousse assez forte pour que cela provoque une douleur (supportable). L’objectif de l’expérience consistait à compter le nombre de passages effectués pour atteindre la nourriture ou la femelle.
On satisfaisait de cette façon à la première règle imposée par le statut scientifique : obtenir des résultats chiffrés. Après la délimitation stricte d'un objet, il convient de remplir les conditions d'une expérimentation sérieuse. Il faut donc prévoir des situations dans lesquelles tel ou tel comportement est repérable et mesurable après un certain nombre de répétitions.
Dans le cas de la grille électrique il faut qu'il y ait motivation. On prive donc le rat de nourriture ou de rapports sexuels pendant un certain temps de façon à accroître une attirance, un besoin. Pour les humains, on parlerait de « motivation ».
Puis viendra le temps d'énoncer des lois et éventuellement de faire cadrer celles-ci avec une théorie existante, valide, acceptable. Par exemple, la place de la sexualité sur une liste des besoins.
Jusqu’ici, c’était ce point qui était étudié. Dans mes expériences suivantes on tentera de saisir comment l’animal utilise ses capacités « intellectuelles » : perception, mémoire, adaptations motrices diversifiées …
A partir de là, on essaiera de voir en quoi le comportement animal peut nous aider à y voir plus clair dans une définition ou dans des définition(s) de l'intelligence.
Plusieurs spécialistes comme Köhler ou Mayer ont mis en place des situations expérimentales qui font avancer un peu la réflexion sur ce sujet difficile.
La précision est une dernière condition à remplir : il faut prévoir des situations expérimentales ayant pour but de mesurer combien de relations « spatiales » l'animal peut maîtriser pour obtenir un résultat avec des réussites suffisantes pour un nombre donné de répétitions. Statistiquement, ce serait ici un critère d’intelligence.
Expérience de la grille électrique.
Voici une expérience de base : avec ses quatre éléments principaux :
- précision requise dans les conditions d’expérimentation (au sens large),
- un animal en état de privation,
- un obstacle à franchir ou éliminer …
- un appât ou un but.
Situation : pour un rat, franchir une grille électrique avant de pouvoir atteindre un appât désiré. (aliment ou femelle).
On peut représenter sous la forme d’un histogramme certains résultats comme le nombre d’essais et le nombre de réussites (franchissement) sur un temps donné : toutes les 2 ou 3 minutes, par exemple). On ne laisse pas l’animal consommer l’appât mais on évite une durée trop longue de privations _ à cause de la SPA) Trois périodes de 3 minutes, par exemple. Plusieurs séances sont à prévoir avec des intervalles de plusieurs jours selon la durée de privation nécessaire. Il s’agit ici d’un protocole assez simpliste, pour en donner une première idée. En psychologie expérimentale, il faut un recensement et un calcul du jeu des paramètres beaucoup plus strict car leur combinaison est très complexe. Peuvent s’ajouter au mobile « attrait pour l’appât » justifiant le nombre de franchissements des facteurs tels que la résistance à la douleur, l’influence de la fatigue, la perte d’intérêt ou l’effet « apprentissage », s’il n’y a ou non pas un minimum de satisfaction. C’est le cas des dresseurs qui donnent un sucre à chaque réussite dans une épreuve difficile. Il peut y avoir aussi le fait qu’une tâche est trop facile ou impossible.
C’est le problème du pédagogue conduisant un apprentissage.
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