Langage_1
LE LANGAGE / la LANGUE / la COMMUNICATION.
NB. Chapitre intermédiaire entre « L’HOMME et le MONDE »: désirs et Raison, conscience, autrui etc. et « La CONNAISSANCE / la RAISON ».
Ce nouveau dossier appartient encore à la partie « L’homme et le Monde », puisque le langage est une fonction psychique. Mais il permettra de faire la liaison avec l’autre partie « La Connaissance et la Raison », c’est à dire tout ce qui traite des problèmes de la Science, de la vérité, des connaissances et de la Connaissance...
Le mythe de la tour de Babel.
La construction de la tour de Babel aurait commencé, après le Déluge, avec la prétention d’atteindre le ciel par l'élévation d'un édifice prestigieux. Pour punir les hommes de leur orgueil, Dieu leur fit parler des langues différentes empêchant la communication et l’achèvement des travaux. Autre effet fâcheux, les hommes se dispersèrent dans le monde avec leurs jargons spécifiques. Pour aboutir à des démolitions comme celle du 11 septembre.
D’autres chercheurs font remonter l’événement à l’époque de la civilisation sumérienne, c'est à dire à la naissance de l'écriture.
Peu importent ces imprécisions, ce mythe fonctionne encore : les représentations diverses, comme Picasso pour Guernica, par exemple, montrent encore l’immeuble biblique délabré, les tours éventrées par deux avions et le règne de l’incommunicabilité entre humains
La Pentecôte.
Il n’est pas étonnant que dans le cadre de la Bible, l’Eglise naissante et les Evangiles aient instauré une cérémonie particulière du « don des langues » aux Apôtres avec l’espoir de réconcilier l’humanité toute entière sous l’idée de catholicisme, après la mort et la Résurrection du Christ.
C’est la cérémonie dite de la Pentecôte célébrée chaque année 40 jours après Pâques.
Le Tour et la confusion des langues.
Babbel ou Pentecôte ?
Et la philo ?
Formulations de sujets du baccalauréat de ces dernières années : ils énoncent différentes orientations possibles de la réflexion sur ce thème.
Ils sont rangés par ordre alphabétique.
On peut les travailler de différentes manières. En particulier, on peut tirer de ces données un champ sémantique ou un organigramme par secteurs ayant pour centres "langage/communication", après avoir dégagé les mots-clés de chaque sujet.
Les relations ainsi établies permettent de saisir pleinement le sens du titre d’entrée de cet article.
Apprendre, est-ce seulement s'informer ?
En quel sens peut-on dire que nos paroles dépassent nos pensées ?
En quel sens peut-on dire que nos paroles nous trahissent ?
Faut-il défendre la parole contre l'écriture ?
La diversité des langues est-elle un obstacle à l'entente entre les peuples ?
La notion d'échange n'a-t-elle de sens qu'économique ?
La parole est-elle action ?
Langage et pensée ?
Langage et réalité ?
Langage et vérité ?
Le langage est-il le privilège de l'homme ?
Le langage n'est-il qu'un instrument de communication ?
Le langage permet-il seulement de communiquer ?
Le langage n'est-il qu'un outil de communication ? (juin 2013)
Nommer ce qui est : unique fonction du langage ?
Peut-on parler pour ne rien dire ?
Peut-on vaincre la peur de l'autre ?
Pourquoi ne trompons-nous ?
Pourquoi parle-t-on ?
Pouvons-nous vraiment dire n'importe quoi, n'importe comment ?
Qu'admire-t-on dans une oeuvre d'art ?
ETUDE
Après une introduction sur la Tour de Babel et la Pentecôte, le souhait et les difficultés de communiquer entre humains..
Pour bien entrer dans ce domaine important du LANGAGE, plusieurs types d’informations et de réflexions sont proposés. Il convient de placer quelques jalons :
- Une introduction rédigée pour situer le thème ici abordé.
- 2 textes d’auteurs pour enrichir la réflexion.
- Différents points de vue pourront être envisagés :
- point de vue psychologique : comment naît, s’acquiert, se développe cette fonction? chez l’animal ou l’homme ?
- point de vue de l’action de communiquer : comment s’échangent des significations ? des messages ?
- point de vue linguistique : comment fonctionne la langue ?
- point de vue sémiologique : comment se produit ? se construit ? le sens, la signification ?
- point de vue philosophique : comment tout cela fonctionne ? à quelles conditions ? en quoi cela consiste ? quels sont les problèmes ? comment se fait-il que nous puissions produire, saisir, échanger des objets porteurs de sens ou de signification ? comment et pourquoi peut-il y avoir une communication entre les consciences ? Etc.
Ces repères doivent servir de moyens de rangement pour les idées et informations trouvées dans les textes et obtenues par application de la réflexion personnelle, avec la nécessité de recenser celles-ci par écrit.
Même si nous ne disposons pas de réponses satisfaisantes pour ce genre de questions, le développement des civilisations a toujours dépendu du courage - pratique, scientifique et philosophique - de quelques hommes à oser les poser.
Un philosophe ne craint ni la complexité, ni l’incertitude. Je ne suis même pas sûr que certains n'en sont pas amoureux.
Dans les articles « Citations » sur "Oeuvres-philo", un lot de formulations d’auteurs vient à l’appui de cette affirmation. S’y référer.
- INTRODUCTION.
Quelques informations et réflexions préliminaires.
Fonction psychique, placée dans la catégorie de l’Intellect ou des fonctions intellectuelles, le langage collabore étroitement, dans nos comportements, avec l’intelligence, la perception, la mémoire, l’imagination à notre adaptation au monde.
La branche la plus récente de la psychologie, appelée psychologie cognitive parle de traitement de l’information à l’aide de ces fonctions agissant en coopération, en interaction.
Dans la vie courante, on emploie le terme de « langage » pour recouvrir un certain nombre d’actes de communication orale, écrite, graphique, multimédia ... Cela peut se présenter sous des formes très diverses : le tam-tam africain qui transmet un signal ou un message de colline en colline, des gestes codifiés pour la navigation aérienne ou maritime, le morse, les signaux du code de la route. puis internet ... On peut aller un peu plus loin, dans l’extrapolation, en utilisant des expressions comme : « le langage des fleurs », « le langage des abeilles », « le langage des images ».
A ce niveau de généralité, tout le monde se comprend. Le problème se complique si on passe à des études scientifiques, à des formes d’expression et de communication appartenant à une culture donnée. C’est le domaine de la linguistique, par exemple. Cette science assez récente appartient à la catégorie des sciences humaines aux côtés de la psychologie, de la sociologie, de l’histoire etc.
Il faut dès lors employer des termes plus précis. Langage ou langue ? Parole ? Messages ? Indices ? Signaux ou signes ?
Pour les linguistes, une distinction s’impose entre « langage » et « langue ». Le terme de « langage » conserve son sens courant : on entendra par là toute forme d’expression et de communication, des peintures de Lascaux à un message écrit plus sophistiqué, en passant par la musique techno ... ou les dessins synthétiques ...
Le mot « langue » sera réservé, comme pour le français, l’anglais etc., à des systèmes de signes organisés selon des règles strictes pour permettre de communiquer efficacement un fait, une impression, une idée etc. Un ensemble de contraintes lexicales et syntaxiques empêchera les débordements trop fantaisistes qui seraient nuisibles à la compréhension du sens et à la communication à l’intérieur d’un groupe social constitué.
Ce « Code » ou ce « système » qualifiera l’organisation particulière de chaque langue.
La « parole » sera l’emploi vocal de ce système de signes dans des actes effectifs, une production phonique perceptible (compréhensible ?) par d’autres que l’émetteur.
Pour satisfaire à des conditions d’étude scientifique rigoureuses, la parole traduite en phrases ou textes, permettra une analyse plus objective de l’organisation de la langue dans son fonctionnement pratique. Les progrès de la linguistique ont dépendu des distinctions ci-dessus et de la délimitation stricte de son objet d’étude : l’écrit. Ceci pour des raisons simples : l’écrit est reproductible, manipulable, communicable … de plusieurs façons alors que « les paroles passent ».
Cependant la parole reste le moyen privilégié des échanges.
En outre, ces pratiques introduiront des déformations, des nouveautés, des créations. Ce sera donc un lieu de perfectionnement de la langue elle-même. Le caractère systématique étant admis comme indispensable, cela n'empêche pas les variations et les améliorations qui seront progressivement intégrées au système langue. L'usage journalier, médiatique, les productions des grands auteurs participent à cette évolution.
En partant du langage, au sens large, pour passer ensuite à la langue, plusieurs considérations permettent d’affiner l’étude de ce thème dont le titre pourrait être également : « expression et communication »
Avant de démarrer la lecture du texte de Merlau-Ponty, voici le schéma de Shannon, ingénieur américain qui, vers 1945, a fortement influencé les travaux sur l'efficacité de la communication dont l'importance avait été cruciale par la guerre qui venait de s'achever. D'où ensuite Internet et la toile d'araignée qui t'entoure.
Emetteur Message Récepteur
Etude d’un TEXTE important.
Merleau-Ponty : Expression / Communication
Entre (parenthèses) : questions ou explications intercalées.
Texte court mais dense en informations importantes : exemples les 6 premières lignes avec 7 connaissances opératoires à employer et développer en dissertation.
"Il est vrai que la communication présuppose une système de correspondance tel que celui qui est donné dans le dictionnaire, mais elle va au-delà, et c’est la phrase qui donne son sens à chaque mot, c’est pour avoir été employé dans différents contextes que le mot peu à peu se charge d’un sens qu’il n’est pas possible de fixer absolument."
(Enchaînement à expliciter :
A. mots / sens / dictionnaire
B. emplois / phrases
puis cycle : dictionnaire / phrases
avec les capacités de combinaison infinie du système "langue")
"Une parole importante, un bon livre imposent leur sens. C’est donc d’une certaine manière qu’ils le portent en eux. Quant au sujet qui parle, il faut bien que l’acte d’expression lui permette de dépasser lui aussi ce qu’il pensait auparavant et qu’il trouve dans ses propres paroles plus qu’il ne pensait y mettre, sans quoi on ne verrait pas la pensée, même solitaire, chercher l’expression avec tant de persévérance. La parole est donc cette opération paradoxale où nous tentons de rejoindre, au moyen de mots dont le sens est donné, et de significations déjà disponibles, une intention qui par principe va au-delà et modifie, fixe elle-même, en dernière analyse, le sens des mots par lesquels elle se traduit."
(le « sens » c’est langue ou le système de signes mais plus que ça dans le fait pour un locuteur de vouloir s’exprimer et communiquer.
Cette dernière opération peut – à la rigueur, surtout par écrit - se traduire par un schéma comme celui de Shannon mais avec « s’exprimer » on entre dans un abîme insondable : si on était face à face toi et moi à parler du 18 juin, par exemple. J’ai choisi cette date un peu au hasard mais tu perçois déjà vite le traquenard.)
"Le langage constitué ne joue un rôle dans l’opération d’expression que comme les couleurs dans la peinture : si nous n’avions pas les yeux et en général des sens, il n’y aurait pas pour nous de peinture, et cependant le tableau “dit” plus de choses que le simple exercice de nos sens ne peut nous en apprendre. Le tableau par-delà les données des sens, la parole par-delà celles du langage constitué, doivent donc avoir par eux-mêmes une vertu signifiante, sans référence à une signification qui existe pour soi, dans l’esprit du spectateur et de l’auditeur."
Merleau-Ponty
(Par exemple, ce que les philosophes appellent « la communication des consciences » ou le fait qu’en écoutant un concerto de Mozart je suis ému comme il l’a peut-être été en le composant. Quand Rimbaud a écrit « « Je » est un autre » qu’exprimait-il de lui-même ; que voulait-il (nous) dire ? sur le plan de la langue, c’est facile : on emploie « cela veut dire … » sans états d’âme mais si on veut creuser un peu que d'implications pour chacun de nous ... C’est « des paroles verbales » comme on dit ou « comme disait l’autre « ; mais on a déjà assez de mal à comprendre de que dire veut dire ; s’il faut que je sois «moi = autre »,en sachant ce que je (tu) dis être ordinairement … autant se suicider toute de suite.
Quand je te dis "pouvoir combinatoire et créatif de la langue", tu comprends ?
Une dernière colle : le discours du 18 juin, c’est de la communication, mais qu’exprimait de Gaulle dans et par ses paroles : de circonstanciel, de personnel, d’éternel ???
Il voyait probablement, en rêve, le futur "Débarquement" mais la suite ... comme pour le héros du "0 et l'infini'.
Beau sujet de dissert. : "communication et infini". Sujet très ancien, c'était déjà un thème de réflexion des présocratiques.
J’arrête-là car j’ai l’impression que je ne t’ai déjà pas beaucoup aidé(e) dans ta lecture du texte de Merleau-Ponty.)
Les ânes ont eu du boulot avec les ponts dans cet article.
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