La représentation
L a REPRESENTATION.
La représentation a longtemps eu mauvaise presse face à sa rivale, l’abstraction, qui bénéficiait de l’aura des mathématiques dont la perfection formelle ne fut mise en question qu’à la fin du XI° siècle avec les travaux de Cantor sur la théorie des ensembles.
Cette désaffection vis à vis d’une démarche fondamentale de l’esprit humain. La moindre introspection en montre l’importance : nous manipulons, chaque jour, ou en pensées, images et représentations que de formules algébriques même si nous ne sommes pas toujours pleinement conscients des moyens qui nous permettent de nous adapter.
A noter que la difficulté de manipuler te concept provient de l’amalgame possible entre images et représentations comme dans toute définition d’une entité psychique. L’exemple pourrait être les nombreuses définitions de l’intelligence. Nous cherchons la consistance d’un élément physique ou d’un organe biologique là où il n’y que de l’immatériel. On connaît la réflexion de LeDantec, le célèbre chirurgien matérialiste de l’époque de Comte et de Marx. « J’ai pratiqué de nombreuses opérations, mais je n’ai jamais trouvé l’âme au bout de mon scalpel. » D’une manière plus modeste, on peut percevoir cet amalgame sous le forme d’un passage entre images et idées dans la contemplation des formes diverse des nuages ou dans la répartition des point se couleur sur une peau de banane. Au départ, il n’y a que des ensemble et parfois une forme de se dégage et nous passons à quelque chose d’organisé : cheval, homme lançant un javelot. En complétant, en simplifiant, nous sommes passés au plan des idées. Il est d’ailleurs difficile de revenir à l’image initiale pure. C’est la vérité de la Gestalt-théorie.
Il faudrait ajouter des raisons d’ordre historique et pédagogique tirées du long cheminement de l’esprit humain pour se connaître lui-même et « l’ordre des choses », comme disait Descartes. Les débats incessants autour de l’école et l’extension infinie des conquêtes scientifiques en témoignent. On va de réformes en réformes sans trouver de solutions satisfaisantes à l’illettrisme ou aux échecs scolaires.
Dans cette perspective, on peut constater que la pédagogie évolue en suivant progressivement les acquis sur le plan du savoir.
Ainsi en est-il des disciplines qui ont servi à l’éducation des élites de Platon à la Renaissance même si elles ont été critiquées pour leur formalisme par Rabelais et Montaigne.
Il y eut le quadrivium pour désigner l'ensemble des quatre sciences mathématiques dans la théorie antique :
A noter que la géométrie pouvait laisser une large part à la représentation.
Puis le trivium (disciplines que nous appellerions littéraires)
Ces bases du savoir enseigné ne ressemblent pas aux cadres de la pédagogie actuelle mais en sont les racines avec une relation à des contextes d’époque. Exemple : la Grèce classique, l’Agora, les Sophistes, Socrate d’où le trivium fondé sur la parole, le langage. Du temps de mes études, de 1942 à 48, l’actuelle 1° ou Terminale Français s’appelait encore « Rhétorique » (la Rhéto.) il faut bine reconnaître, avec Cicéron, que c’est un mode de formation acceptable : choix des mots les plus appropriés, exigences quant la construction d’une argumentation rigoureuse. On n’en demande pas plus actuellement pour une dissertation.
Attention ! Tout n’est donc pas suranné dans la scholastique : on apprend encore par le dialogue, la grammaire et la dissertation. Mieux : les rapports entre langage naturel et logique sont devenus un important objet d’étude pour la philosophie contemporaine avec l’aide des sciences carrefours linguistiques et sémiologiques.
Mais l’inconvénient majeur de la représentation demeure : elle est à base d’images, de constellations de mots et d’idées qui nous « viennent à l’esprit » comme on dit. D’ù le peu de crédit auprès des partisans de logique formelle rigoureuse. On laisse plutôt cela à la religion ou à la poésie. On comprend mieux par là l’hostilité de Platon vis-à-vis de la musique puis, plus tard, la critique de Nietzsche en direction de Socrate, accusé d’être à l’origine du binarisme et de la technocratie liée.
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