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PHILOSOPHIE

Dossier : PHILOSOPHIE

 

 

« Tout le monde fait de la philosophie sans le savoir. »

Affirmation répandue. Mais ce n’est qu’une opinion au sens où l’entendait Platon, c’est à dire un moyen de connaître utile mais très relatif ; donc à prendre avec précaution.

 

Comme il en est du passage célèbre du « Bourgeois gentilhomme » de Molière dans lequel monsieur Jourdain voulant se perfectionner en français, et en toute chose, apprit qu'il faisait de la prose sans le savoir.

 

(Internet)

« Dans l'acte II, scène IV, Monsieur Jourdain apprend, au cours d'un échange avec son maître de philosophie, qu'il dit de la prose depuis longtemps, sans le savoir :

« Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j'en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m'avoir appris cela. ».

Par extension, Monsieur Jourdain désigne quelqu'un pratiquant une activité sans même avoir connaissance de son existence. »

Expression : « être le Jourdain de la farce » : celui qui intervient sans rien y connaître. ou « Il joue son monsieur Jourdain ! ».

 

N'en serait-il pas de même avec chacun d'entre nous quand on dit que tout le monde fait de la philosophie ?

 

S'agirait-il que, comme pour le français, la philosophie soit matière si commune qu'on la pratique inconsciemment sans le sentir ? Ou - autre hypothèse ? - le point de convergence proviendrait-il du fait que le produit est le fruit   d'une fonction commune, tout à fait banale, appelée "réflexion" qui s’exercerait aussi bien en français qu’en philosophie?

 

Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit d'idées pour « le fond » et de langage pour « la forme » selon l’expression consacrée par l’usage, à l’école.

D'où ce caractère qui semble naturel pour le français comme pour la philosophie.

 

Mais assez vite des catégories apparaissent : prose, poésie ... essai, roman ...

Alors pourquoi naissent des spécificités et en quoi consistent-elles ? Ce qui fait l’objet de l’enseignement du français avant l’entrée en Terminale Philo.

Mais alors qu’advient-il du problème posé ? Apparemment, la philosophie n’est pas une pratique aussi simple qu’on en aurait un usage spontané à la naissance. Tout le monde connaîtrait la pensée de Descartes ou Hegel, par exemple.

 

Des constats s'imposent d'évidence : des branches du savoir ou de la culture existent : elles s'enseignent : il faut les apprendre ; philosophies comprises, même si Kant affirme que ce n’est pas possible ; pour lui, on ne saurait qu’apprendre à philosopher. Assertion qui va nous poser de redoutables problèmes.

 

Comment notre opinion initiale peut-elle s'accommoder de cette réalité ?

Si tout le monde fait-il de la philosophie spontanément, naturellement ? Laquelle ?   Car il existe bien une histoire « des » philosophies.

 

 

Une autre option est à examiner, diamétralement opposée : on entrerait en philosophie comme on entre en religion : pour rechercher quelque chose en acceptant les conditions de cette entreprise et pas sans efforts. Par exemple, trouver Dieu dans la solitude et la nudité d'une cellule, une vie communautaire dans le silence, une vie rythmée par des offices à toute heure du jour et de la nuit.

 

Essaie d'opérer la même conversion.

Tente pendant quelques instants de considérer les réalités qui t'entourent d'une manière aussi radicalement différente. 

Assieds-toi tranquillement devant une bougie allumée. Choisis-la blanche ou de couleur pastel, courte et stable pour pouvoir la laisser allumée sans danger sur ta table de travail. Observe-la en te laissant guider par ce qu'elle  te dit – car elle te parle - : formes évanescentes, cœur brûlant dans une lueur bleuâtre, orientations diverses de sa pointe, imagine-la se fondre dans un tableau de Corot ou tournoyer légèrement avec une danseuse de Degas ...

 

Médite de même devant d'autres réalités de ton environnement : un feuillage légèrement agité par un vent printanier, le miroir scintillant d’un lac ou d’une rivière au soleil, un chute de neige avec ses flocons tombant lourdement ou tourbillonnant à l’infini, un très jeune enfant ouvrant ses yeux à la vie ou explorant son berceau  avec ses mains, communiquant avec toi par ses sourires.

 

La philo. , c'est d’abord ça.                 Bougie12.png



14/01/2017
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