Responsabilité
La responsabilité ; c'est une notion centrale dans l'étude du grand chapitre "la pratique et les fins".
Première expression qui vient à l'esprit : "je me sens responsable".
Mais cet aspect "psychologique" ne peut aller sans un examen des dimensions sociologiques et historiques de la responsabilité.
Responsabilité / culpabilité
La responsabilité ; c'est une notion centrale dans l'étude du grand chapitre "la pratique et les fins", de la morale ou de l’éthique.
Une première expression courante vient à l'esprit : "je me sens responsable".
Cet aspect psychologique constitue une bonne indication pour démarrer cette étude. La dimension sociologique sera du même ordre : le plus souvent, on est responsable devant quelqu’un ou devant la Justice. Si cette institution renvoie à Nuremberg, il faudra ajouter les dimensions historiques et idéologiques.
Qans un premier temps, le domaine de la responsabilité apparaît avec un certain flou du fait de son appartenance au champ de la psychologie et de la morale. Comment le montre la vie courante, ces deux domaines usent abondamment du langage et de la dialectique. Il y est peu question d'expérimentation et de logique formelle. Certes il existe le syllogisme connu : « Tous les hommes sont mortels ;Socrate est un homme, donc Socrate est mortel. » Mais il s'agit là d'une logique pratique quotidienne qui est loin des normes et des exigences de la logique stricte. Le contournement est facile :Tixier Vignancourt, candidat aux Présidentielles de 1966 était accusé de collaboration entre 1940 et 1944. Il répondit : « Les collaborateurs ont été jugés et condamnés ; je n’ai été ni l’un ni l’autre, donc je n’ai pas été collaborateur. » En avocat rusé (d’extrême droite), il avait simplement oublié le « Tous ». Or si l’ensemble des mortels comporte une seule exception, Socrate peut ne pas mourir.
Autre ambiguïté ou difficulté, la notion de responsabilité est souvent accompagnée d'une autre tout aussi floue : la culpabilité.
En toute facilité, toute peut se ranger dans un premier temps sous la catégorie des sentiments d'ordre psychologique.
Sous cette catégorie, ils peuvent subir des variations en degrés en intensité des plus variables. Un jeune enfant peut « se sentir » coupable d'avoir trempé son droit dans une verrine de confiture il n’est responsable que de l'avoir laissé tomber.
Mais un gardien du camp de Dachau peut rentrer le soir en ayant le « sentiment » qu'il n'a fait que son devoir. Il peut ne « se sentir » ni responsable ni coupable. Le Tribunal de Nuremberg ne sera pas de cet avis.
Quand a eu lieu l'affaire du sang contaminé, une ministre de Mitterrand déclara qu'elle était responsable mais pas coupable. Cela peut se comprendre mais cela peut aussi penser pour de l'outrecuidance de langage politique. Comment peut-on dissocier les deux. Responsable par ce que signataire de la loi, pas comparable par ce qu'elle serait responsable des conséquences. Dans « le zéro et l'infini » Roubachof le point de vue inverse est défendu. Si on établit une loi on est responsable des conséquences de son application : il a promulgué la loi ; longtemps après, il en subit très logiquement les applications. On a nommé cela « la responsabilité historique ». Comme il est impliqué, il a moins de difficultés à endosser en même temps responsabilisé et culpabilité pour autant qu'il juge que ce qu'on lui fait à lui-même est mauvais aussi pour ses voisins de cellules. Ce qu’il prenait pour un bien pour l’Etat était devenu un mal pour l’individu.
On perçoit que les notions de culpabilité et de responsabilité sont étroitement liées à la définition du « bien » et du « mal », eux-mêmes attachés à l’épreuve de la douleur, physique ou morale. Le harcèlement est devenu délit ou crime sous cet angle est un cas juridique récent. Des actes qui passaient pour anodins deviennent répréhensibles.
Le problème de la responsabilité demeure mieux cerné et défini : la culpabilité est-elle pour autant mieux sanctionnée.
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