Inné_acquis

Sur le même mode que pour la situation-problème en images de « Formuler des idées_1 : travail sur un court texte de Platon.

En même temps, pour la méthode : comment un philosophe formule les siennes ?

Situation de départ (à connaître) : c’est une position « rationaliste »

« Il faut par ailleurs réfléchir qu’en chacun de nous il existe deux formes de principes et de motifs d’action, que nous suivons où ils peuvent bien nous mener : l’un, qui est inné, est le désir des plaisirs ; l’autre, qui est une façon de voir acquises, aspire au meilleur.

Or ces deux tendances sont en nous parfois concordantes, mais il arrive aussi qu’elles soient en lutte, et c’est parfois celle-ci qui domine, mais d’autres fois c’est celle-là.

Cela posé, quand c’est une façon de voir qui, par la raison, conduit vers le meilleur et qu’elle domine, cette domination s’appelle tempérance ; quand c’est le désir qui, déraisonnablement, entraîne aux plaisirs et gouverne en nous, voilà le gouvernement auquel on a donné le nom de démesure. »

Platon : Phèdre

ANALYSE.

Souligner les mots-clés. Vérifier, à la fin du travail, à l’aide du tableau ci-dessous.

A la première lecture :

2 paragraphes

une liaison : « Cela posé »

donc 2 sujets ou thèmes enchaînés.

En détail :

Constat : une affirmation ventilée en sous-constats, selon un tableau symétrique : sauf pour le constat initial : sorte d’indécision entre deux termes qui ne peut s’expliquer, avec Platon, que par référence au mythe de la Caverne et à la distinction entre monde sensible et monde intelligible. (On accepte ou pas cette dichotomie ; c’est un autre problème, selon l’argumentation adoptée)

2 formes de principes et de motifs d’action

débouchant sur une orientation (« nous mener ») : inévitable dans l’action éthique.

Une série d’oppositions.

Cf. Hercule, obligé de choisir entre chemin du vice ou de la vertu.

Inné acquis

Désir de plaisir le meilleur

Concordance en lutte

Alternativement : dominante / dominée.

Appellation contrôlée (label rationaliste)

Si meilleur par la Raison alors « tempérance »

Si plaisir déraisonnable alors « démesure »

Que tirer de cela ?

Le problème de l’être, de l’existence, de la morale … est résolu par des mots sinon dans la pratique : il devient un « credo » ou bien on trouve autre chose pour agir et justifier sa conduite (intérêt, religion, violence, contrat, anarchie, fascisme … Il n’y a que l’embarras du choix)

En tout cas, le problème général de la pratique et des fins est posé.

L’exploitation de ces ides est possible dans tout travail de réflexion philosophique personnel

Voilà l’intérêt d’une étude de texte en tant que situation-problème.

03/03/2012