DECONSTRUCTION de la Raison2
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J’emploie une technique qui en vaut une autre (pour commencer) : le « listing » avant d’aborder « la Naissance de la tragédie » insérée dans une problématique philosophique contemporaine importante.
L’article Wikipédia comporte 21 références d’ouvrages, ordinairement en langue étrangère et même en latin. C’est dire la complexité, mais c’est simplement à parcourir pour notre projet.
En puisant dans cette source et la relecture parcours de « la République » de Platon et de la « la Naissance de la tragédie à partir de la musique », (dans « Œuvres-philo ») j’ai dressé la liste des idées principales concernant cet art en me disant sans cesse « c’est l’essentiel de ce qui pourrait lui servir. »
Il faudra intégrer cela dans la problématique de la déconstruction en essayant de traiter quelques problèmes se rapportant à ce thème. On ne les trouve pas encore dans les Annales mais ça ne saurait tarder.
N’importe comment les idées à maîtriser doivent pouvoir se rapporter à certaines parties du programme officiel qui forment le cadre de ce blog.
Si tu donnes la priorité à l’usage de méthodes d’étude et de production sur les contenus tu ne devrais pas t’effrayer devant l’étendue de ceux-ci.
LISTE des IDEES utiles.
La musique est un phénomène universel dans toutes les sociétés humaines, depuis la Préhistoire.
Elle est évanescente, elle n'existe que dans l'instant de sa production ou de sa perception. D'où l'opposition de Platon et de son rationalisme qui à la consistance et et la perfection formelle d'une statue de Phidias.
Il faut lui trouver des formes "immatérielles", comme on dit depuis peu, pour qu’elle dure (écriture, enregistrement, instruments, berceuses, danses, marches militaires ...)
Dans ces dernières, la liaison à l’action est évidente jusque dans les rythmes et les mots adoptés. (« Allons, allons, marchons... »
Elles est :
une création (une œuvre d'art),
une représentation ,
un mode de communication entre les individus, jugé proche du langage mais avec des différences notables.
une forme d'expression individuelle (notamment sur le plan des sentiments),
« La musique est langage au même titre que la parole qui désigne et « communique », ou que la poésie, la peinture, la danse, le cinéma qui « expriment ». Ceci revient à dire que tout comme l’œuvre poétique ou plastique, l’œuvre musicale a un sens (qui n’apparaît que grâce à l’activité de la conscience) ». Avec cette particularité que cette signification est totalement immanente, c’est à dire close sur elle-même. L’œuvre musicale ne comporte aucune référence à quoi que ce soit d’autre qu’elle même. D’où la variété des interprétations possibles et une polysémie semblable à celle de l’image.
Elle est :
une source de rassemblement collectif et de plaisir partagé, contagieux, corporellement parlant dans les spectacles de rock, par exemple … (fête, chant, danse, théâtre)
le symbole d'une communauté ou d'une nation (hymne national, style musical officiel, musique religieuse, musique militaire).
D’un point de vue philosophique :
« L'idée que « l'être est musique » est ancienne et semble dater des pythagoriciens selon Aristote. Tout est nombre et harmonie (ontologique, mathématique, musicale …)
Dans la Métaphysique il dit parlant des artistes : « Tout ce qu'ils pouvaient montrer dans les nombres et dans la musique qui s'accordât avec les phénomènes du ciel, ses parties et toute son ordonnance, ils le recueillirent, et ils en composèrent un système ; et si quelque chose manquait, ils y suppléaient pour que le « système » fût bien d'accord et complet ».
Ce que recouvre la notion d’harmonie mais avec d’autres exigences de communication que pour la langue et les mathématiques,. Ce que les Grecs n’avaient pas négligé en mettant côte à côte art, esthétique et "discursivité".
La musique peut être considérée comme un pur « artefact culturel », même si certains prodiges semblent disposer d'un don qui ne supposerait pas un apprentissage. (à voir)
Cet aspect de création et de composition devrait empêcher qu’on parle trop facilement de la musique du vent, de l’eau, des oiseaux … car il n’y a là ni intention, ni composition.
Plusieurs arguments penchent plutôt en faveur d’une origine et de fonctions culturelles ou essentiellement socioculturelles parallèlement à l’aspect « création personnelle » comme c’est le cas pour le bébé qui fredonne ou gazouille.
« De nombreux animaux chantent instinctivement, mais avec peu de créativité, et ils semblent peu réceptifs à la musique produite par les humains.
Une rythmique du « langage » et du chant existe respectivement chez les primates et chez les oiseaux, mais avec peu de créativité.
Chez l'humain, le chant et le langage semblent relever de compétences cérébrales localisées dans la partie frontale du cerveau.
Chez l'homme, la voix, le langage et la capacité à interpréter un chant évolue beaucoup avec l'âge, ce qui évoque un lien avec l'apprentissage (surtout grâce au langage et aux relations sociales : affectives, intellectualisées et culturalisées.)
Ces idées sont exploitables philosophiquement quand on parle musique comme le montrent Platon et Nietzsche dans les quelques textes qui sont présentés dans « Œuvres-philo » pour une première lecture puis pour une étude détaillée.
Respire / médite/ écris.
NB. N’oublie pas que tu dois lire et comprendre mais surtout traiter les informations pour pouvoir les utiliser.*
Reprends.
N'oublie pas le processus des « stop ».
SITUONS le DEBAT.
L’actualité philosophique met en avant depuis peu l’idée d’une tendance dans l’opinion à « déconstruire » le logos ou la Raison au sens platonicien du terme. Ce n’est pas extraordinaire : la vie des institutions, des idées, des mots ou des concepts est faite de créations et d’évolutions de cette sorte.
Mais face à ce monument que constitue la «Raison », l’entreprise peut passer pour iconoclaste. Cela ressemble à « la mort du père » en psychanalyse.
Essayons d’y voir clair.
L’évolution du rationalisme de Platon à Hegel est suffisamment connue. La première opposition sérieuse avec Marx au nom de la priorité à donner à la praxis avait ébranlé l’édifice en parallèle à des prises de position nouvelles avec Schopenhauer, Bergson, Freud …
Le « oui, mais … existant depuis longtemps, en cherchant bien on trouverait aussi les Stoïciens, le scepticisme et autres mouvements dès l’origine mais qui avaient mal réussi les tests d’audience face aux ténors qui avaient nom : Platon, Descartes, les Empiristes, Kant, Hegel etc.
Alors qu’en est-il de la situation actuelle ?
La Raison, en tant que caractéristique humaine, jugée universelle, pouvait-elle survivre de surcroît au nazisme, à la Shoah, aux récents gaz mortels syriens ?
Que devient l’homme défini comme être de Raison ? Il était inévitable que le concept même fût mis en question. Voyons comment et au nom de quoi.
Nul doute que la notion d’existentialisme, par exemple, ait pris facilement racine, surtout dans l’après 45 et avec cette époque toute sorte de mises en doute et de contestation.
Des précurseurs (Søren Kierkegaard, Fiodor Dostoïevski, Franz Kafka …) avaient largement évoqué le thème de l’angoisse existentielle dans leurs œuvres dès le XIXe siècle. Le retour à la relecture de «la Naissance de la tragédie » s’imposait. Elle est riche d’informations sur une phase importante de la « déconstruction » de la Raison.
Nietzsche peut nous servir de guide même s’il n’est pas toujours facile à suivre.
On peut simplifier sa trajectoire de la façon suivante.
Le point de départ par lui adopté, est la tragédie « attique » avec Eschyle et Sophocle que Nietzsche apprécie alors qu’il s’oppose à Euripide condamné, avec Socrate, pour leur rationalisme binaire castrateur
Il propose une vision plus complète de la vie humaine sous ses formes rationnelles et chaotiques : la sagesse, la tempérance, la sculpture … face à la démesure, la musique, la danse, la poésie et l’ivresse.
Les textes de Platon et de Nietzsche montrent l’établissement de la Raison et les causes de sa déconstruction dans cette problématique du chaos et du logos, de l’opposition et de la conciliation entre Dionysos et Apollon dans la tragédie grecque.
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Si on prend un large recul sur la vie des hommes dans le domaine de la culture, on s’aperçoit que pour leur survie les échanges entre eux sont indispensables. Ceux-ci sont naturellement gestuels et phonatoires. Des études sont depuis peu entreprises sur l’existence d’un « proto-langage » qui serait à la base des langues actuelles. Les comparaisons avec les échanges sur ce plan chez les singes supérieurs et les premières émissions sonores du bébé sont riches d’enseignements.
Puis survient la liaison à l’écriture sur les parois des grottes, il y a plus de 35 000 ans, à Sumer et en Egypte, vers 3 500 av.J.C.
Tout indique que les réalités du vécu ont besoin d’être « transposés » en symboles échangeables. D’abord sur le sable à l’aide d’un bâton pour localiser et raconter une récente action de chasse puis à la peinture sur les parois introduisant par là tout un rituel de rassemblements, de mémoire et de prières. Le tout est accompagné de chants, de musique et de danses.
La tragédie humaine pouvait devenir spectacles traduits en écrits poétiques et philosophiques.
Après les simplifications rationalistes - nécessaires mais réductrices - Nietzsche pouvait nous rappeler qu’Apollon n’allait pas sans Dionysos.
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