PhiloPapy

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Langage_3

Langage_3

En remontant dans le temps.

Un petit détail qui change tout.

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Méthode. Complément aux articles sur le langage.

Jusqu’ici, j’avançais facilement l’idée d’une évolution « génétique » de l’homme. Connaissance transversale importante. Je pressentais l’importance du facteur « langage » mais je ne serais pas allé jusqu’à dire que c’était un type de paramètre à égalité avec le précédent pour l’évolution si je n’avais suivi une émission sur la chaîne « Encyclo » où on avançait cette idée au nom d’arguments scientifiques que le volume de la cavité buccale était un facteur de production d’un langage diversifié à l'origine de l'expansion de l'Homo Sapiens.) et, peut-être, de l'extinction de l'australopithèque.

 

 

Le langage et l'évolution humaine.

 

La première à avoir était considérée et étudiée,  c'est l'évolution génétique.

À ce propos il ne faut pas oublier qu'elle se déroule sur des centaines de millions d'années et non pas dans un laps de temps très court.

Dans certains articles du blog, il a été fait allusion au problème des origines, en constatant, avec Kant, que l'on débouchait sur des antinomies c'est-à-dire des impasses dans lesquelles il n'était pas conseillé de s'engager en perdant son temps. On partira donc de l’existence des bactéries.

 

Après des péripéties catastrophiques qui ont fini par former la terre à peu près comme elle est maintenant avec des continents d’abord grossièrement dessinés qui vont se séparer pour ensuite se rapprocher, se chevaucher en délimitant des océans et des mers mais aussi en provoquant des fissures, le volcanisme et le surgissement des montagnes.

Le cadre étant ainsi dressé, assez vite apparurent les bactéries premières espèces d’organisme vivants ayant la propriété de se reproduire, de s'assembler en entités complexes pour aboutir finalement à l'homme.

Les étapes de cette évolution furent longues et souvent chaotiques avec parfois des régressions dues principalement à des conditions climatiques très instables et notamment aux phénomènes de glaciation sans oublier la chute de météorites qui bouleversaient périodiquement les conditions de vie sur terre.

 

C'est dans les milieux aquatiques que se développèrent principalement les premiers êtres vivants que sont les poissons suivis par l'apparition de mammifères et d’oiseaux. Ceci grossièrement dessiné.

 

Pour des raisons de modifications climatiques importantes, des fleuves ou des surfaces liquides furent asséchées. Les poissons durent adapter leurs organes à l'utilisation de l'air et de l'oxygène. L'hypothèse est émise selon laquelle la vessie natatoire qui existe chez eux se serait progressivement transformée en poumons permettant une vie terrestre et subaquatique.

Parallèlement les nageoires se modifièrent jusqu'à devenir des membres en forme de bras et de pattes. Là encore selon des lois d'évolution dues à la nécessité de s'adapter à des conditions nouvelles ; les nageoires par exemple sont peu faites pour supporter un corps qui est obligé de se redresser pour se déplacer sur terre plutôt que dans l'eau. Le cœlacanthe, par exemple, dont il reste quelques échantillons,  est un exemple de cette adaptation.

La vie sur terre entraîna d'autres effets jusqu'à ce que l'on parvienne à la station redressée des singes mais encore ramassée sur eux-mêmes. La station debout de l’homme s’expliquerait  par la position de la tête et de certains os du squelette mais aussi par la nécessité d'employer les mains pour fabriquer des outils, trouver de la nourriture cultiver, tailler, couper  etc.

Parallèlement à cela le fait important c'est l'évolution de la boîte crânienne et de la matière cérébrale qui va passer progressivement de 400 à 1200 cc.

 

Cette augmentation en masse met en  parallèle des progrès dans la maîtrise de la  complexité et en particulier par multiplication de relations qui autorisent l'exercice de fonctions de plus en plus élaborées en grande partie fondées sur le développement du langage.

Des chercheurs avancent l'idée que l'apparition du langage constitue un phénomène aussi important que celui de l'évolution génétique. Il y a là le passage dans un monde culturel qui caractérise éminemment l'homme et l'humanité.

Certes les besoins et les capacités d'adaptation pratique en particulier manuelle subsistent et resteront la base de l'évolution de l'homme encore pour longtemps même si maintenant les robots électroniques ont tendance à prendre le relais.

Cette nouvelle évolution rend possible le développement de la fonction symbolique et d'une diversification incroyable des capacités d'échanges entre les hommes.

Un des scénarios primitifs dont on trouve les traces dans les grottes préhistoriques c'est la conquête de la nourriture en particulier par la chasse.

Il y a là un rapport assez particulier entre des êtres vivants n'ayant pas la même masse musculaire ni les mêmes habiletés gestuelles et locomotrices. Face aux animaux de l'époque l'homme est relativement démuni et il doit trouver des moyens pour compenser sa relative faiblesse en particulier par l'emploi du langage et des armes. Cela se comprend facilement :  assez vite, à la chasse,  on perçoit la nécessité de se regrouper pour attaquer des animaux féroces et puissants. Parallèlement, il faut organiser l'action donc échanger des informations par des cris, des gestes,  des signaux divers. C'est donc par le langage que nos ancêtres trouvent des solutions à leurs problèmes. Ceci, pendant l'action mais aussi, au retour, après la chasse, par  « la conduite de récit »: il faut mémoriser par discussion les lieux, l'emplacement du gibier, la topographie des sites, l'itinéraire à choisir, de façon à reprendre l'action une fois que la viande a été dévorée.

Sa consommation a un effet biologique indéniable. Par ses vertus caloriques et énergétiques elle permet le développement du cerveau et de la pensée. Parallèlement à cela, comme nous sommes dans un groupe humain, les enfants et les jeunes participent de près ou de loin à la chasse et aux cérémonies qui vont bientôt s'établir autour d’elle. Dans la logique de la conduite de récit, assez vite est apparue la nécessité de conserver des traces et de ne pas compter uniquement sur la parole et la mémoire.

Dans le même temps les jeunes qui participent parfois à l'action et assez souvent aux échanges sociaux se perfectionnent, font des essais avec les armes des adultes et c'est ainsi que se transmettent les techniques et les informations comme cela se produira tout au long de l'histoire par l'entremise de l'école et d'autres institutions.

 

Dans ces temps reculés existaient dans des lieux différents, en Afrique, deux filons humains caractéristiques : les Australopithèques et les Homo sapiens.

Par la suite, on constatera la disparition des premiers au profit de la lignée à laquelle nous appartenons. On se demandera longtemps le pourquoi de  cette disparition. On invoquera une lutte exterminatrice entre les deux groupes mais les biologistes contemporains ont trouvé une explication plus scientifique et c'est là que réapparaît l'importance du langage.

Les chromosomes de l’un ou l'autre des deux groupes sont légèrement différents. Chez les Australopithèques, les cordes vocales sont placées beaucoup plus haut dans la cavité buccale – en réduisant celle-ci - ce qui empêche la prononciation de sons articulés nombreux et variés. Les cordes sont plus basses et la cavité buccale les Homo sapiens est plus vaste. Elle permet d'obtenir un langage plus diversifié. Ceci fait pencher en faveur de  l’hypothèse qui marquerait la disparition des Australopithèques par pauvreté de capacités langagières et donc de moyens d'adaptation alors que pour l'Homo sapiens, le développement socioculturel a été plus diversifié et mieux adapté pour répondre aux conditions de vie qu’ils ont rencontrées. Ce n'est qu'une hypothèse mais elle peut avoir son coefficient de validité.

L'évolution de l'homme ne dépendrait donc pas uniquement de conditions génétiques mais aussi et presque surtout de conditions culturelles liées au langage sous toutes les formes : de l'oral aux traces écrites puis bientôt au traitement électronique.

C'est donc par ses capacités de transposition symbolique et surtout par son  énorme richesse combinatoire que le langage a été un facteur décisif dans l'évolution et la conservation de l'espèce « Homo sapiens ». Nature et culture ont travaillé à constituer les artefacts que nous sommes.



10/06/2013
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