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TRANSPOSITION.

        On pourrait donner ce nom à l’effort de réflexion qui constitue la philosophie avec, parfois, des sommets appelés métaphysique, métacognition, ontologie, axiologie, épistémologie ... cette dernière ayant pour objectif de prendre du recul ou de la hauteur par rapport aux sciences et autres recherches  de la vérité. Ainsi évoluèrent les mathématiques dont on a cru pendant longtemps que leur formalisme était garant de vérité. puis les géométries non euclidiennes vinrent bousculer les postulats d’Euclide. On assiste même en ce moment à des tentatives de “déconstruction de la Raison”. Nous vivrions aussi non dans un Univers mais dans un Multivers issu tout aussi logiquement du Big Bang primitif.

Si on admet l’hypothèse que toute science est un discours sur le réel : pourquoi pas ?

Tout serait alors affaire de choix d’un “modèle”. C’est un terme fort utiisé de nos jours après avoir été largement divulgué par Bachelard sous l’étiquette “modèles épistémologiques”.

Voici un exemple tiré d’Intenet :

Internet  : Un modèle explicatif

“En physique, l'hypothèse du multivers (appelé aussi « univers multiples ») est un modèle cosmologique dont l'une des fonctions est de résoudre le problème de la mesure quantique, dans le cadre de la physique des particules élémentaires. Ce modèle s'inscrit dans un programme d'unification des deux grandes théories de la physique : la relativité générale et la mécanique quantique.”

Du face à face empirique, sensoriel puis conceptuel, avec l’environnement, on est passé à des textes explicatifs qui bouleversent, avec Jaspers et Alain, par exemple, le sens commun coutumier.

Avec le premier, cette affirmation : “Faire de la philosophie, c'est être en route ; les questions en philosophie sont plus essentielles que les réponses.” que n’importe quel artisan réfuterait en haussant les épaules et  en vous mettant devant un circuit électrique en panne à réparer.

Pareillement devant ces assertions du philosophe français : “L'homme réel est né d'une femme ; vérité simple, mais de grande conséquence, et qui n'est jamais assez attentivement considérée. Tout homme fut enveloppé d'abord dans le tissu humain, et aussitôt après dans les bras humains, il n'a point d'expérience qui précède cette expérience de l'humain; tel est son premier monde, non pas monde de choses, mais monde humain, monde de signes d'où sa frêle existence dépend.”

Si tu assènes sans argumenter que l’environnement d’un bébé n’est pas fait de choses mais de signes,  il faut faire un effort de transposition pour suivre Alain. Idem pour dire avec Sartre et Bachelard que l’imagination est une fonction de “déréalisation” au lieu d’affirmer,  avec tout le monde, qu’elle est la faculté de produire des images.

Il en serait de même avec les citations suivantes où s’exerce, si on cherche bien, la démarche “transposition”.

CITATIONS : exemples d’obligation de passer par la transposition pour prétendre avoir compris.

1. En même temps, ce lot constitue un bon tour du programme de philo., dans certains chapitres essentiels, pour la révision de fin d’année..

Méthode:

1. lectures-parcours pour pendre connaissance des thèmes, des mots-clés, des formulations de problèmes.
2. éventuellement recensement des ces informations sur Excel pour effectuer des rangements, des recoupements ( + s’intéresser à “Bases de données” ( SGDB) sur internet).
3. choisir tel ou tel groupe de citations et pervevoir les différentes formulations adoptées pour exprimer tel ou tel problème; exemples : la conscience, moi, autrui, les actions …
4. certaines citations exigent l’appel à des références : voir en annexe.
5. toujours terminer une séance de travail par la production d’un écrit personnel de 10 à 20 lignes.
6. ranger les documents de travail dans “le dossier de suivi et de communication”.

Chapitres.

Homme et monde

Aime et fais ce que tu veux. (St Augustin)

Je n’existe que dans la mesure où j’existe pour autrui. A la limite, être c’est aimer. (Mounier)

On ne connait personne sinon par amitié. (St Augustin)

Je suis une chose qui pense, qui imagine aussi et qui sent quoique les choses que je sens et que j'imagine ne soient peut-être rien hors de moi et en elles-mêmes.   (Descartes)

Autrui... C'est l'autre, c'est-à-dire le Moi qui n’est pas Moi.    (Sartre)

Il  est au fond des âmes un principe inné, de justice et de vertu, sur lequel, malgré  nos propres maximes, nous jugeons nos actions et celles d’autrui comme bonnes ou mauvaises, et c’est à ce principe que je donne le nom de conscience.  (Kant)

L'autre est indispensable à mon existence, aussi bien d'ailleurs qu'à la connaissance que j'ai de moi.   (Sartre)

Connaissance / Raison / réel.

Ce qu’il y a d’incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible.   (Einstein)

Certitude, servitude.  (Jean Rostand)

Chaque homme sait une quantité prodigieuse de choses qu'il ignore qu'il sait. Savoir tout ce que nous savons... Cette simple recherche épuise la philosophie.   (Valéry)

En quoi a consisté l'expérience de Toricelli ? Il faut comprendre qu'elle a été une invention. Toricelli a introduit dans la suite des phénomènes l'antécédent (pression atmosphérique) que l'expérience n'avait pas fourni.  (Brunschvicg)

Il est plus difficile de désagréger un préjugé qu'un atome.  (Einstein)

La science progresse d'évidences sommaires et provisoires en évidences sommaires et provisoires.  (Gonseth)"

Le génie de Newton a consisté à dire que la lune tombe alors que tout le monde voit bien qu'elle ne tombe pas.  (Valéry)

Le monde n’est ni notre représentation, ni notre convention, il est notre vérification.   (Bachelard)

Toute nouvelle vérité naît malgré l’évidence.  (Bachelard)

Un objet est pensé, non pas senti.   (Alain)

La pensée n'est rien d'intérieur, elle n'existe pas hors du monde et des mots.  (Merleau-Ponty)

La nature, on l’explique, la vie de l’âme, on la comprend.  (Dilthey)

Les nombres gouvernent le monde.   (Pythagore)

Notre science tend toujours aux mathématiques comme à un idéal.   (Bergson)

La pratique et les fins / Morale.

L’homme est ce par quoi les valeurs arrivent dans le monde. (Sartre)

Je vois un problème de l'action humaine...ténébreuse affaire dont l'origine est en deux propositions que voici conjointes : comment se peut-il que nous puissions faire ce qui nous répugne et ne pas faire ce qui nous séduit ? »  (Valéry)

Nous croyons que (...) tout ce qui est mauvais, terrible tyrannique en l’homme, ce qui tient en lui du fauve et du serpent, sert aussi bien l’élévation de l’espèce « homme » que son contraire.  (Nietzsche)

La chute originelle c'est l'existence d'un autre.   (Sartre)

La conscience morale n‘est pas quelque chose que l’on soit susceptible d’acquérir, et il n’y a pas de devoir ordonnant de se procurer cette conscience ; mais tout homme, en tant qu’être moral, possède en lui, originairement, une telle conscience.  (Kant)

Le mal est un certain bien.  (St Thomas)

La vraie morale ne s’occupe pas de ce que nous pensons et voulons, mais de ce que nous faisons.   (Trotski)

La vraie morale se moque de la morale.  (Pascal)

Les actes de moralité sont impossibles et cependant réels.  (Schopenhauer)

On ne fait pas ce qu’on veut et pourtant on est responsable de ce qu’on est  ; voilà le fait.  (Sartre)

Psychologie.

La conscience : « c'est ce savoir revenant sur lui-même et prenant  pour centre la personne humaine elle-même, qui se met en demeure de décider et de se juger".  (Alain)

La conscience simple, mais empiriquement déterminée, de ma propre existence, prouve l'existence des objets dans l'espace et hors de moi. (Kant)

La conscience suppose une séparation de moi d’avec moi. (Alain)

Le mot "intentionnalité" ne signifie rien d'autre que cette particularité foncière générale qu'à la conscience d'être conscience de quelque chose.   (Husserl)

La seule façon d'exister pour la conscience, c'est d'avoir conscience qu'elle existe.    (Sartre)

La conscience règne mais ne gouverne pas. (Valéry)

Une conscience cultivée est une conscience qui se situe. (Lacroix)

L’imagination est la conscience tout entière en tant quelle réalise sa liberté.  (Sartre)

L’imagination est la reine du vrai. (Baudelaire)

L’imagination est maîtresse d’erreur ... d’autant plus fourbe qu’elle ne l’est pas toujours.  (Pascal)

L’intelligence “le pouvoir de faire des détours".  (Kohler)

L’intelligence est la capacité de résoudre des problèmes nouveaux.  (Claparède)

L’intelligence se manifeste par une incompréhensions naturelle de la vie.  (Bergson)

L'intelligence est "le pouvoir de faire des détours."  (Köhler)

L'intelligence est caractérisée par une incompréhension naturelle de la vie.   (Bergson)

L'intelligence est la capacité de résoudre des problèmes nouveaux. (Claparède)

Langage “une manière pour le corps humain de vivre et de célébrer le monde".   (Merleau-Ponty)

Philosophie générale.

La philosophie tire sa valeur de son incertitude même.   (Russell)

Le philosophe est le spécialiste des généralités. (A. Comte)

Le philosophe est celui qui possède la totalité du savoir dans la mesure du possible (Aristote)

On ne peut apprendre la philosophie; on ne peut qu'apprendre à philosopher.  (Kant)

Philosopher c'est rechercher l'essentiel inaperçu.   (Gratry)

Philosopher revient à ceci: se comporter à l'égard de l'univers comme si rien n'allait de soi.   (Jankélévitch)

Philosopher, ce n'est jamais que découvrir les origines du langage.

disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.  (Montesquieu)

La méditation sur le temps est la véritable épreuve du philosophe.   (Alain)

L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté.  (Rousseau)

La justice est ce doute sur le droit qui sauve le droit.   (Alain)

La morale consiste à se savoir esprit et à ce titre obligé absolument, car noblesse oblige.  (Alain)

Le seul gage du savoir réel est le pouvoir, pouvoir de faire et pouvoir de prédire.   (Valéry)

Les choses existent pour moi dans la mesure où je les regarde comme des prolongements de mon corps.   (Gabriel Marcel)

Pas besoin de gril, l’enfer c’est les autres. (Sartre)

Prévisions, provisions peu à peu nous ont détachés ... du mot à mot de nos besoins.   (Valéry)

Quand il s’agit de valeur morale, l’essentiel n’est point dans les actions, que l’on voit, mais dans ces principes intérieurs des actions ; que l’on ne voit pas. (Schopenhauer)

Rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans  passions.   (Hegel)

Sentir, c’est juger.  (Delacroix)

Si tu diffères de moi, loin de me léser tu m’enrichis.   (Saint Exupéry)

Si tu veux te connaître, regarde les autres ; si tu veux connaître les autres, regarde en toi-même. (Schiller)

Tous les hommes désirent naturellement savoir.    (Aristote)

Tout travail travaille à faire un homme en même temps qu’une chose.  (Mounier)

Toute la force d’un penseur est terminée peut-être à savoir ce qu’il dit.   (Alain)

Une affection, qui est une passion, cesse d'être une passion sitôt nous nous en formons une idée claire distincte.    (Spinoza)

Une excessive pauvreté est nuisible à l’exercice de la vertu.  (St Thomas)

Une grande philosophie n'est pas celle qui installe une vérité définitive, c'est celle qui introduit une inquiétude.  (Péguy)

Une utopie est une réalité en puissance.   (Herriot)

Art / esthétique / religion / Dieu / mort …

La religion est " l’opium du peuple".  (Marx)

L’homme pauvre possède un dieu riche. (Feuerbach)

Le beau se définit comme la manifestation sensible de l’idée.   (Hegel)

REFERENCES.

A LIRE ET RELIRE PERIODIQUEMENT.

Marx : la religion, idéologie, endort l‘homme ; seule la praxis fonde le réel.

Sartre : Existentialisme : monde absurde = pas de Dieu et cependant le moi (existant) est responsable de ses actes.

Morale impossible car dépassement du moi existentiel par l’établissement de valeurs.

La science = un discours fondé sur la vérification.

Compléter par les notes de cours et Internet.

APPLICATIONS / EXEMPLES d’étude et de développement.

“Chaque homme sait une quantité prodigieuse de choses qu'il ignore qu'il sait. Savoir tout ce que nous savons... Cette simple recherche épuise la philosophie.”   (Valéry)

3 paliers : de bas en haut

----------------------------------savoir ce qu’on sait -------------------

                                      = savoir qu’on sait

 ------------ savoir ------- savoir quelque chose ------

Actualité :  l’aire politique.

“Toute la force d’un penseur est terminée peut-être à savoir ce qu’il dit.”   (Alain)

Certains hommes politiques devraient se sentir concernés à la fin de chacun de leur disours et relire Alain.

Attention attirée sur le fait que la pensée dépasse le langage. Exemples, preuves à trouver.

EXTENSIONS : autres exemples de transposition.

Un texte de Merleau-Ponty.

(extrait d’un article sur la phénoménologie)

Qu’est-ce que savoir vraiment ?

“Tout ce que je sais du monde, même par science, je le sais à partir d’une vue mienne ou d’une expérience du monde sans laquelle les symboles de la science ne voudraient rien dire. Tout l’univers de la science se construit sur le monde vécu et si nous voulons penser la science elle-même avec rigueur, en apprécier exactement le sens et la portée, il nous faut réveiller d’abord cette expérience du monde dont elle est l’expression seconde. La science n’a pas et n’aura jamais le même sens d’être que le monde perçu pour la simple raison qu’elle en est une détermination ou une explication. (…)”

Rapports entre vécu, réel perçu … et science : elle est seulement discours sur ce réel, ne trouvant son sens que dans et par une “expérience du monde” provenant d’abord du moi vécu, psychologique, irréusable et irremplaçable. Une réalité que personne ne peut nier, ni m’enlever.

C’est la même revendication fondamentale : dans “Huis clos”, “les séquestrés d’Altona”, “l’Etranger”,  “Antigone”, “le fond du problème”, “le zéro et l’infini”, se terminant par : “et je voudrais qu’ils m’accueillent avec des cris de haine.”

Pour marquer, par la réaction de la foule, ma difference et “mon” droit de préserver mon “moi”, par dessus tout.