Volonté_13
A VOLONTE. Volonté_13
Méthode :
Relire rapidement l : Volonté_11 et 12.
Tu y as fait une première approche du dossier consacré à la VOLONTE.
Comme pour l’étude des fonctions psychiques (intelligence, imagination, sentiments…) et d’autres thèmes philosophiques (être, âme…) tu as pu constater qu’on a affaire ,à des entités « immatérielles » qu’on ne peut pas saisir avec les sens comme, par exemple, un animal, un minéral ou un végétal.
Au départ de la philosophie, avec Socrate, Platon, Aristote …dont l’influence fut confortée par la naissance de l’Eglise, s’installa pour longtemps une prédominance de la Raison et de la connaissance en opposition aux passions et aux désirs (et même au corps), avec le concours de la volonté. Autre entité « immatérielle » incontestable pour chacun et incontestée sociologiquement.
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Il faudra donc leur adapter des modes de traitement particuliers un peu à la manière des romanciers ou des poètes qui font exister personnages et événements par le seul pouvoir des mots.
Prends, par exemple, la scène de « la condition humaine » de Malraux dans laquelle Tchen, un révolutionnaire chinois, doit assassiner, sur ordre, à l’aide d’un poignard, un adversaire pour lui voler un laissez-passer donnant accès à un stock d’armes sur un bateau. C’est la nuit, à Shanghaï, dans une chambre d’hôtel où il s’est infiltré. Il est à côté de l’homme endormi sous une moustiquaire en mousseline. Il calcule son coup en hésitant beaucoup sur la manière de faire mais aussi sur les sentiments qui le traversent dans la préparation de son entreprise. Tout est en place pour l’accomplissement d’une action volontaire…
On s’y croirait : on s’identifie à Tchen, on participe à l’événement.
Morceau littéraire exceptionnel pour ton apprentissage de la philosophie. A lire absolument. (texte dans « œuvres-philo ».
Tout y est pour l’étude de la notion de volonté : ambiance, environnement, raisons, motifs et mobiles, déroulement sur l’axe du temps …
Pour tes raisonnements, une grande prudence s’impose, concernant ces sujets, sur le plan de la communication écrite ; il faudra éviter les affirmations intempestives à l’indicatif au profit de l’emploi du conditionnel.
Dans le dessein de t’aider, je te propose un parcours « idéel » que tu devras convertir, à ta manière, en projet d’apprentissage. Là encore, tu vois : des mots qu’il faut transposer en actions réelles, en écriture d’un résumé, par exemple. (Quand je traite ces questions, je suis souvent guidé par le titre de l’ouvrage d’Austin : « Dire, c’est faire. »)
Etapes à parcourir pour résoudre le(s) problème(s) de compréhension ce qu’est la volonté.
Ces étapes sont fondées sur la logique de l'action en particulier de l'action d'apprendre et de comprendre. Elles devraient être pour toi un guide éventuellement écrit, imprimé (matérialisé) sous forme de listes, de textes ou de tableaux que tu pourras consulter régulièrement en vue de progresser dans cette intelligence de cette problématique. (Intelligence, mot pris dans un sens particulier, différent de celui qui caractérise la fonction psychique portant ce nom.) Décidément, chez moi, les incises, c’est une manie…
Parcours toujours mais avec des virages plus ou moins prévisibles dans nos deux modes de fonctionnement (j’écris / tu lis). En principe, ce devrait être parallèle pour des raisons de structure commune : biologique, mentale et culturelle.
Tu as dû, sur mon invitation, lire le texte du Piaget sur l'adaptation et parcourir le schéma montrant une certaine disposition des fonctions psychologiques dont la volonté.
Cette première phase pouvait porter comme tête de chapitre : situer et problématiser.
Tu constateras, au détour, que j'emploie le langage du management, des théories de l'action ou de la pédagogie par objectif. C'est-à-dire que c'est la structure ou la logique de l'action qui me sert de pilote ou d'idée directrice.
Ceci de préférence à un pilotage par les contenus que je trouve formelle et stérile.
Ainsi, comme le recommande Abraham Moles, que j'ai croisé à la Fac. de Strasbourg en tant qu'étudiant, quand il a lance l'idée de "circept" (opposé à concept). C'est une technique qui préconise de préférence à la conduite « scolaire » - généralement trop linéaire - de notre pensée et de nos phrases.
Il invite au début de chaque étude à jeter sur le papier tous les mots ou toutes les idées qui nous passent par la tête sans nous préoccuper ni de critiques de leur valeur, ni de leur organisation en texte rédigé. Cet objectif final n'est que l'arrière-fond, présent mentalement, qui oriente et délimite un travail d’exploration d’idées.
L'hypothèse qu'il exposait est que ce premier mouvement spontané marque dans notre esprit l'importance relative des éléments du réel vécu puis étudié.
La technique du circept rejoint une pratique courante chez les managers américains appelés le brainstorming. Cette technique fondée sur l'expression libre et totale de ce qui passe dans l'esprit a pour but de créer des idées nouvelles en réduisant l'esprit critique au profit de la créativité. Il suffit d'accepter que le vrac ainsi produit contient des richesses nouvelles exploitables au milieu d'un tas de déchets et de banalités qu'il suffira d'éliminer pour transformer le brainstorming en projet l'action.
Ces informations doivent t'être utiles pour ton apprentissage de la philosophie : à côté des deux techniques évoquées ci-dessus, l'étude de la logique et de la méthode scientifique expérimentale ainsi que le choix et l'organisation de tes idées pour la rédaction d'une dissertation seront pour plus tard dans des chapitres spécifiques et distincts.
Notre esprit est riche et prolifique, mais il faut toutefois prendre la précaution de ne faire qu’une chose à la fois même si cet objet peut s’avérer complexe, comme c’est le cas pour la présente étude.
Après ces indications quelque peu théoriques, revenons à l'étude de la volonté.
Constance dans les idées malgré de nombreuses incises, de ma part, même si jadis j’aurais mentionné en rouge dans la marge d’une dissert. : « digression » non autorisée.
Après les phases de situation, de problématisation et d'exploration des faits et les idées, il faut passer par une étape importante d'enrichissement et de précision des connaissances.
C'est alors et alors seulement que tu pourras recourir à la consultation de livres ou d'Internet. En complément, tu auras pour tâche de relier informations et connaissances nouvelles à ce qu'on te propose en cours au lycée.
Balayons quelques situations ou moyens d'apprentissage possibles.
Sur le schéma tiré du texte du Piaget (dans « Œuvres-philo »), par exemple, tu peux tenter d'établir des relations entre les éléments d'information fournis sur cette page. C'est-à-dire entre les fonctions psychologiques qui constituent notre mental et nos réactions dans les actes d'adaptation. Sans oublier que ces opérations se déroulent face à un environnement physique, social, culturel multiple et changeant… marqué d'une manière constante par une double caractéristique : chaque objet ou chaque milieu nous impose des exigences d'adaptation mais en même temps nous offre des possibilités pour venir à bout des problèmes rencontrés.
Dans le présent exercice face au schéma du Piaget, tu peux ainsi te poser des questions, concernant la notion de volonté, sur les relations entre cette fonction et l'intellect et l’affectivité. Tu pourrais alors rencontrer une problématique chère au philosophe Alain selon laquelle la volonté est relativement indépendante et souveraine par rapport à l'inconscient ou à la passion (qu'il appelle des tyrans) mais elle est fortement liée à l’intellect également dominant pour lui.
Tu vois que par ce moyen tu es entré(e) dans une étude prospective de la psychologie tout entière et de ce qui se rapporte au grand chapitre « l'homme et le monde » de ton programme du bac.
Pour étayer les idées recueillies, rien ne vaut le recours à des exemples.
L'observation et l'analyse de ton environnement physique, social, culturel ainsi que de l'actualité médiatique deviendra une source intéressante dans l'exploration des informations quand tu auras l'impression d'avoir le cerveau vide devant une feuille blanche. Il s'agit là d'un moyen efficace de réalimenter la mécanique mentale.
C'est ce que les spécialistes appellent l'apprentissage par « l'étude de cas », c'est-à-dire par l'analyse de situations vécues dans leur détail. Cf. Tchen, ci-dessus.
Ainsi, lors de la visite d'Alice, mon arrière-petite-fille, vécu affectif agréable, j’ai essayé de suivre ce qui devait constituer les mobiles, les motifs et les mécanismes de son comportement. Il m'est apparu alors qu'elle mettait en jeu son système sensoriel, son intelligence et aussi d'une manière assez prépondérante sa volonté (dans son refus de continuer à manger par exemple) ou dans son exploration de notre appartement avec sa part de nouveauté et d'inconnu. Il ne s'agissait pas là d'une activité guidée uniquement par l'intelligence mais plutôt par l'affectivité (le désir et le plaisir de connaître et la volonté de mettre en œuvre des activités successives pour en explorer les potentialités et les plaisirs que la démarche pouvait apporter. Principe d’apprentissage important chez les jeunes enfants.
D'ailleurs, si on réfléchit bien au sens du mot « motivation », on sent bien que se mêlent étroitement intérêt, désir d'entreprendre, et volonté de passer aux actes.
Si tu es entouré(e) de jeunes enfants, observe les en t’interrogeant de la manière indiquée ici : cet exercice complétera tes apprentissages en philo.
Voilà donc, pour l’étude de notre thème, une première exploration fondée sur l'exploitation d'un document et de situations vécues.
On pourrait, de la même manière, en ce moment, analyser le comportement des différents candidats à la Présidence dans leur démarche médiatique en direction des électeurs. On s'apercevrait alors que l'on est en face d'un rapport entre eux et le milieu (offres et exigences) modifiant leur personnalité. Ceci avec des impondérables que Sarkozy, par exemple à bien du mal à prendre en compte : le poids de son passé, son appartenance idéologique résumée sous l'expression : « les valeurs de la Droite et du Centre (annexé sans autorisation)» sans autre explication, et les traits de son caractère irascible qu'il a bien du mal de cacher. Je prends cet exemple parce que c'est une cible facile à jauger.
Dans ce cas, pour notre sujet, il semble que la volonté ne puisse pas tout.
A la fin d’une analyse, plus problématique qu’informative, il faut poursuivre notre quête d'informations précises et d'élargissement de nos connaissances sur la volonté.
Trois moyens sont offerts avec, chacun, ses exigences spécifiques de lecture et de transformation en écrits personnels :
- tes notes de cours,
- les œuvres et les textes d'auteurs,
- les citations et même les sujets du bac qui constituent des formulations diverses autour du mot-clé : volonté.
Projet à l’état de chantier :
Sur la base de connaissances anciennes et de réflexions actuelles en gestation et préparation d’articles.
+ des noms : Descartes, Schopenhauer …
ou de phrases problèmes comme : « Quand je délibère, les jeux sont faits. » Sartre.
Il s’agit d’un « vrac » pour le lancement d’une réflexion / rédaction. Voilà où j’en suis.
Exemples :
la volonté commune en démocratie,
qui veut peut ! (dicton)
problématique du pouvoir
la volonté de puissance, (Schopenhauer)
le bon vouloir
la violence
nul n’est méchant volontairement (Socrate)
Dans un article à part, sous ce titre.
« Volens nolens » : expression latine remémorée, par association d’idées, à partir de mon apprentissage, très lointain, de cette langue morte.
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