PhiloPapy

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Vulgarisation.

Problème posé : la vulgarisation de la philosophie  est-elle possible ? Souhaitable ?

Elle apparaît comme une nécessité ne serait-ce que pour survivre grâce aux apports de nouveaux philosophes en même temps qu'il faut tester la valeur des idées émises jusqu’à nos jours.

Terme associé : la Vulgate : extraits d’articles de Wikipédia.  

Etymologie :

Par antonomase* de Vulgate, issu du latin vulgatus (« répandu », « communiqué », « ordinaire », « commun », « vulgaire », « divulgué », « publié », « accrédité »).
Nom commun féminin / au pluriel : des vulgates
•    Une antonomase est une figure de style ou un trope, dans lequel un nom propre ou bien une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme nom commun, ou inversement, quand un nom commun est employé pour signifier un nom propre. Certaines antonomases courantes finissent par se lexicaliser et figurent dans les dictionnaires usuels (« une poubelle », « une silhouette », « un don Juan », « un harpagon », « un bordeaux », « le roquefort », « le macadam » etc.).
    
Ensemble de textes qui font foi dans un domaine quelconque, texte canonique, vadémécum.
Parler populaire, commun, répandu. (exemples : les dictons et les proverbes)
Historique / définition :
La Vulgate (du latin Vulgata qui signifie « divulguée ») désigne la version latine de la Bible, traduite par saint Jérôme, entre la fin du IVe et le début du Ve siècle directement depuis le texte hébreu. En ceci, elle s’oppose à la Vetus Latina (« vieille bible latine »), traduite depuis le grec. Le fait de puiser directement aux sources judaïques, dans la langue de Jésus, lui donne aux yeux des chrétiens latins, un « plus ». Force est de constater, cependant, que la différence entre la Vetus Latina et la Vulgata sont de simples arrangements stylistiques.
En 1456, Gutenberg réserve à la Vulgate l'honneur d'être le premier livre imprimé.

Autre question ?

La philosophie vulgarisée est-elle encore de la philosophie ?

Question très générale à laquelle il est difficile de répondre sans une recherche d'informations et sans une réflexion approfondie.
Ordinairement, on s'en tient à  deux réponses plus ou moins standardisées.
La philosophie, tout le monde en fait chaque jour comme le Jourdain de Molière faisait de la prose sans le savoir.
Ou alors d'un point de vue plus strict, plus technique : la philosophie c'est ce que les grands auteurs du passé ont exprimé dans leurs œuvres, c'est-à-dire une philosophie que l'on trouve dans l'histoire de cette discipline ou dans une recherche concernant le mouvement des idées
Il est difficile de trancher entre les deux options.

Certes la deuxième définition à pour elle d’être enracinée dans la culture et dans l'histoire. Elle présente cependant un double désavantage :
La pensée communiquer par les philosophes n'est pas toujours facile à lire en particulier pour Kant, par exemple, dont les œuvres sont  multiples et dont tout le monde dit que sa façon de s’exprimer est très compliquée. Il s’est d’ailleurs mis à écrire très tardivement.
Il est donc nécessaire d'en passer par une vulgarisation sous deux aspects principaux :
•    soit par des publications savantes comme on en trouve aux presses universitaires de France (PUF), librairie qui s'était spécialisée dans ce genre d'ouvrages.
•    soit par l'intermédiaire de l’Education Nationale avec des enseignants qui sont chargés de transmettre le savoir philosophique en se mettant, comme on dit, au niveau ou à la portée des élèves.
Dans le deuxième cas, l'accès à la pensée philosophique patentée est facilité, mais ce n'est pas sans risque de simplification abusive en particulier lorsque l'on veut préparer simplement des étudiants à l'épreuve du  baccalauréat.
Il y a cependant un garde-fou : c'est le programme officiel édicté par le ministère pour les classes de terminales.
On assiste depuis peu à un autre genre de démocratisation, de vulgarisation par le relais de ce que l'on peut appeler les « cafés-débats ». C'est devenu un mode de communication, montré par les médias, comme une façon d’échanger des idées destinée à un public assez large. Le protocole est simple ; on se réunit dans un café : un professeur de philosophie qualifié se met à la disposition d'un groupe de personnes soit pour traiter un thème annoncé, soit pour répondre à des questions. Dans un cas comme dans l'autre, il n'est pas question pour l'animateur de faire un exposé savant, même si, à l'occasion, il peut être amené à livrer des informations précises, à condition d'annoncer la couleur et de permettre d’en débattre.
Cette nouvelle Vulgate philosophique vient à l’appui de l'opinion commune selon laquelle tout le monde philosophe et peut philosopher. C'est une option conviviale et créative qui ne manque pas d'intérêt.
Cependant le problème posé au professeur animateur n'est pas simple : il doit en même temps se mettre à la portée du public concerné mais aussi ne pas cantonner la philosophie dans une « opinion commune », trop facile aux yeux de Platon quand il parlait de la "doxa".

C'est sans doute ces problèmes qui ont préoccupé l'Eglise au moment de la traduction de saint Jérôme évoquée ci-dessus.
Il fallait en même temps préserver la ligne orthodoxe définie par le Pape et la hiérarchie mais aussi toucher le plus grand nombre de personnes susceptibles de pratiquer la religion catholique. Entre les deux positions la voie est étroite et manifeste bien le caractère équivoque ou ambigu de toute vulgarisation, théologique ou philosophique. Une question pourrait se poser aussi : est-ce que les Pères de l'Eglise sont des philosophes ? Saint-Augustin, en particulier, est souvent cité. Il est vrai qu'avec la vie de patachon qu'il avait menée avant de devenir évêque il pouvait facilement assumer toutes les ambiguïtés.

En conclusion, une philosophie trop spécialisée n'est pas accessible à tout le monde et perd donc beaucoup d'intérêt. Si elle est trop vulgarisée, elle court de grands risques de déformation.
Si on en croit les médias, on assiste à un « retour de la philosophie » dans des livres d'initiation mieux faits et dans les débats publics évoqués ci-dessus.

On peut penser que ces tentatives sont des essais de réponse à l'angoisse généralisée dans laquelle nous vivons actuellement. On pourrait mettre en parallèle pour le traitement de ce nouveau « mal du siècle »  l’expansion du recours aux sectes et à leurs gourous (ordinairement bien payés ; ce qui sert de caution à la validité des moyens employés). L’emploi de drogues entre dans la même catégorie, sans oublier  toutefois que l’usage des produits hallucinogènes est aussi vieux que le monde. On a trouvé des traces de produits aphrodisiaques dans des poteries de la civilisation des Incas, au Pérou.

     D'un point de vue plus général, on reste au milieu du marécage des nombreux essais de définition optimale de la philosophie en vue de continuer à la créer et à la faire vivre, par  vulgarisation, en tant qu’objet culturel, c'est-à-dire en tant que branche essentielle du savoir humain depuis les origines de l'écriture.

 Quand on survole l'histoire de la philosophie, certains constats sont étonnants. Par exemple, quel usage philosophique ont fait Socrate, Platon, Aristote ... des apports des civilisations sumériennes et égyptiennes c'est-à-dire quelque 2000 ans auparavant. On ne peut pas dire que les écrits manquaient ; la plupart du temps, ils étaient fixés par gravure dans des monuments, des stèles, des parchemins qui existent  toujours. Les échanges  étaient nombreux entre les cités du pourtour méditerranéen : on peut suivre, par exemples, les périgrinations amoureuses de César et Cléopâtre sur le Nil ainsi que les voies maritimes et terrestres pour le commerce des étoffes et des épices pour s’en convaincre.

Autre interrogation : pourquoi les Évangiles ne font pas allusion, par exemple, à la pensée socratique qui avait beaucoup de points communs avec les prédications du Christ ?

    Entre l’orthodoxie religieuse, la philosophie spécialisée et la vulgarisation, il est aussi difficile de choisir qu’entre un sentier escarpé conduisant au sommet et un chemin de randonneur suivant calmement la vallée.
Comme le montrent ces quelque représentations, la conciliation a été tentée par l’Eglise catholique eu Moyen-âge par l’emploi des moyens de communication publique d’alors : vitraux et enluminures : au peuple illettré, les images facilement compréhensibles, si on élimine le problème des références nécessaires à leur interprétation ; les textes pour ceux qui avaient la chance de savoir lire et écrire.

 

                                                          

Une vulgarisation réussie : le logo d'Amnesty. Emprisonnement, espoir, libération ... en une image simple..





01/02/2012
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